C'est dans l'exercice de sa profession de taupier que Jean-Pierre Besson, ex-entraîneur de l'équipe de suisse de ski alpin, a découvert ces curieux spécimens, gros comme des ballons de football. Du sport au spore, il n'y a qu'un pas, franchi allégrement à La Vue-des-Alpes. Là même où il créait le centre de ski avec ses parents, en 1969.
«Champignonneur? Moi? Pas plus qu'un autre, rigole-t-il, en haussant les épaules. Il n'y a guère que les gros comme ceux-là que je ne loupe pas!»
Difficile, en effet, de passer à côté de ces vesses-de-loup sans les voir, sorte de grosses masses de coton hydrophile dépourvues de pied. «La plus grosse mesure 33 centimètres de diamètre et pèse bien ses trois kilos!», précise le taupier.
«De jolis spécimens, confirme Charles-Henri Pochon, président de la Société mycologique du Locle. On rencontre souvent des vesses-de-loup grosses comme un poing ou deux, autour d'un kilo. Mais de cette taille, il s'agit d'un boviste géant. C'est un phénomène assez rare.»
Impossible de la confondre au regard de sa dimension. Son chapeau varie généralement entre 20 et 50 centimètres mais peut aller jusqu'à... 1,20 mètre et peser plus de dix kilos! Egalement appelée Langermannia gigantea, ce champignon géant se rencontre dans les prairies où il peut se développer en groupes impressionnants. De quoi faire le bonheur des solides appétits. Si la vesse-de-loup n'atteint pas le prix de la chanterelle ni la valeur gustative du bolet, «ça se mange, confie Charles-Henri Pochon. La cueillette de champignons constitue un apport culinaire intéressant. On assiste d'ailleurs à un regain d'intérêt ces dernières années. C'est devenu un passe-temps très prisé des travailleurs à la carte, jeunes retraités ou chômeurs...» De quoi alimenter encore longtemps la rubrique des cueillettes mémorables. / SYB