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Boom de la chaleur verte

Le chauffage à distance des Services industriels des Montagnes établit un record de ventes face au mazout. Il est parmi les dix plus gros de Suisse. Et les projets foisonnent Le prix du mazout flambe, et le chauffage à distance (CAD) des Services industriels des Montagnes (SIM) tire ses marrons du feu. «Cette dernière année, nous avons vendu plus de 100.000 MWh de chaleur. Nous sommes entrés dans le «top ten» des plus gros CAD de Suisse», claironne Laurent Gacond, responsable du CAD et du gaz aux SIM. Derrière Bâle, Zurich ou Genève, mais devant Saint-Gall ou Martigny.

14 juil. 2006, 12:00

Le chiffre record vient de sortir et il est tout frais. L'année du CAD colle en effet à l'année scolaire. Le décompte permet d'établir qu'en dix ans, les ventes de chaleur «verte» largement récupérée à Cridor et à la Scierie des Eplatures ont augmenté de 55 pour cent. «Il y a dix ans, nous raccordions cinq ou six immeubles par an. L'année passée, nous en avons eu 30», illustre Laurent Gacond. Le marketing marche très bien merci. «Nous démarchons auprès de la moitié des clients potentiels, l'autre moitié nous contacte elle-même. C'est le téléphone arabe.»

Sacré bonus écologique

Il faut dire que ces dernières années, le prix du mazout a pris l'ascenseur. En 2002, les coûts globaux du chauffage traditionnel étaient encore légèrement inférieurs à ceux du CAD. Mais plus depuis 2003 et l'écart s'accroît. Les services de SIM ont établi qu'à fin juin, un MWh CAD coûtait 90 francs, contre 114 francs avec le mazout, tout frais inclus.

Et les avantages financiers se doublent d'un sacré bonus écologique, à La Chaux-de-Fonds du moins. Les trois quarts des besoins énergétiques du CAD sont couverts par la combustion des déchets de l'usine d'incinération (62,82%) et de celle des copeaux de bois de la scierie (12,.8%). «Cridor ne rejette quasi que des vapeurs d'eau et dans la chaudière des Eplatures les particules fines sont piégées par un électro-filtre» explique le responsable du CAD. Le reste de l'énergie est fournie par le gaz naturel.

Grâce à la qualité du chauffage à distance chaux-de-fonnier (celui du Locle ne marche encore qu'au gaz naturel), le dégagement de gaz carbonique (CO2) responsable de l'effet de serre est réduit de 80% par rapport au mazout. C'est ce qu'affirment les SIM. «On économise huit millions de litres de mazout, soit le contenu de 400 camions remorques par an qui passeraient par le tunnel, ou, ces jours-ci, La Vue-des-Alpes...», sourit Laurent Gacond.

Les succès du CAD renforcent la volonté des Services industriels des Montagnes de développer ses réseaux. A La Chaux-de-Fonds, ils alimentent aujourd'hui en chaleur 15.000 «équivalent habitants» pour le centre-ville et 1500 à la Recorne; au Locle, 3500 de ces équivalents habitants entre le fond de la ville et une dizaine de maisons aux Billodes.

Chaudière à bois au Locle

«Dans l'immédiat, nous raccordons la poste centrale», dit Laurent Gacond, pour La Chaux-de-Fonds. Le futur lotissement du Paddock sera, lui, branché sur une chaufferie provisoire en attendant une liaison avec le réseau central. Au Locle, on est en phase de raccordement de nouveaux clients. En projet: la mise en train d'une chaudière à bois pour valoriser les déchets régionaux.

Le CAD a le sourire. «Les bons résultats autant énergétiques que financiers, cela amène du monde», conclut Laurent Gacond. / RON

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