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La guerre des géants fait rage

Quatre tournois se partagent le tennis. C'est la tradition. De Melbourne à Paris, de Londres à New York, les épreuves du Grand Chelem ne sauraient s'asseoir sur la notoriété de leur tradition. Si Roland-Garros est embourbé, l'Open d'Australie s'est réveillé. Ion Tiriac est impayable. D'une phrase, perdue dans une interview, l'ancien partenaire de double d'Ilie Nastase a ouvert la guerre des géants: «Je rêve que le tournoi de Madrid devienne comme un rendez-vous du Grand Chelem». Reconverti dans les affaires, l'homme le plus riche de Roumanie défend son nouveau jouet: l'ultramoderne complexe de Madrid, lourd de 200 millions d'euros largement arrosé par les deniers publics, un site de terre battue avec trois courts centraux. Dès 2009, un tournoi estampillé «Masters Series» s'y disputera. Deux semaines avant Roland-Garros?

20 janv. 2008, 12:00

Paris brûle-t-il? Les déclarations de Tiriac, en tout cas, ont mis le feu. Des épreuves du Grand Chelem, celle de la porte d'Auteuil est aujourd'hui la plus éloignée des standards du tennis moderne. Le central, le court Philippe-Chatrier, est sorti de terre en 1928. Big boss de Roland-Garros, Christian Bîmes met la pression: «Aujourd'hui, la concurrence de Madrid est officielle. Si le dossier reste bloqué, cela pourrait mettre en péril un événement comme Roland-Garros?»

Le dossier? Celui d'un nouveau central, doté de 15 000 places et d'un toit coulissant. L'arène, sise à quelques hectomètres du stade de Roland-Garros, est devisée à 120 millions d'euros. Mais des oppositions de riverains et les réticences politiques freinent l'avancée du projet. «Roland-Garros doit aller de l'avant s'il entend accompagner la croissance du tennis», remarque Etienne de Villiers, grand patron de l'ATP. «C'est une des plus belles épreuves au monde. Je ne peux pas concevoir qu'elle soit déclassée. En Espagne, en Chine, aux Etats-Unis, de nouveaux complexes sont construits.» Pour l'exemple, à Flushing Meadows, la couverture du Stadium Arthur Ashe est en mouvement.

Les Jeux olympiques 2012 à Paris auraient dû donner un coup de fouet au nouveau Roland-Garros. Ils se tiendront à Londres, où Wimbledon attend 2009 pour inaugurer fièrement le toit rétractable du Centre Court. Dans le monde des Grand Chelem, la verdure de Church Road reste la référence. Les courts, l'espace, l'organisation, l'administration: une bonne idée de la perfection. La raison, peut-être, de l'affection que porte Roger Federer au tournoi londonien.

C'est l'exemple que suivent les «Aussies». Pendant des années, l'Open d'Australie n'a suscité qu'un intérêt poli. Aujourd'hui, il porte l'étiquette de «Grand Slam of Asia /Pacific», soit près de la moitié du monde connu... Ces dernières années, de colossaux investissements ont permis de bâtir la Rod Laver Arena (1988) et la Vodafone Arena (2000). Et pour pallier le manque de terrains d'entraînements et de locaux administratifs, une réponse est venue en début de semaine. Le gouvernement de l'Etat du Victoria a débloqué l'équivalent de 1,5 million de nos francs pour le développement des infrastructures du Melbourne Park.

Questionné dimanche dernier sur l'histoire du tennis, Roger Federer a eu cette réponse: «Pourquoi changer? Les Grands Chelems doivent rester là où ils sont. C'est une question de tradition.» Le maître a parlé. / LKL

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