Avec huit élèves répartis sur deux classes, l'établissement n'atteint pas le seuil minimum (douze potaches) de survie. Le Département cantonal de l'instruction publique l'a clairement établi: il ne délivrera pas de dérogation à l'EIDP. Dans la foulée, la commune de Dombresson a dénoncé la convention la liant au collège, signant ainsi son arrêt de mort - une initiative est toutefois pendante. Une destinée dont ne veulent pas entendre parler les deux à trois cents personnes qui ont visité l'école, samedi, à l'appel du comité scolaire et de l'association pour la défense de l'EIDP.
«Ici, une dérogation se justifie. Cette école est une richesse», estime Jean-François Künzi, président du Syndicat autonome des enseignants neuchâtelois. Son jugement fait écho aux propos de Roland Tanner. En rappelant que l'EIDP a plus d'un siècle d'histoire derrière elle, le président du comité scolaire de l'EIDP n'a pas eu assez de mots pour motiver les habitants de la Montagne à lutter pour sauver l'école, «qui est l'âme de la région, notre place du village, l'attache à notre terre». Selon Roland Tanner, si l'on fait abstraction de l'année scolaire 2007-2008, le collège de Derrière-Pertuis accueillerait entre 12 et 17 élèves jusqu'en 2012. «Nous ne demandons pas l'aumône, mais de la solidarité pour éviter la mort d'une région», a-t-il exprimé. Membre du comité de l'association de défense, Freddy Rumo a lancé à l'adresse de l'autorité cantonale un virulent «Touche pas à notre école, notre grand tétras à nous!»
Tant de témoignages ont évidemment ému l'enseignant en poste. Mais celui-ci se trouve au c?ur d'une polémique l'opposant à quatre familles, qui ont retiré leurs enfants de l'EIDP. Avocats et tribunaux sont entrés dans la danse. Mais le funeste destin de l'EIDP semble irréversible à ce stade. / STE