Dans l’entourage de Jules, personne n’arrive encore à comprendre ce qui s’est passé le soir du 12 septembre, dans le centre de requérants d’asile de Fontainemelon. «C’est difficile d’accepter sans comprendre», lance soudain Alfred, l’inconsolable frère de Jules, dans son costume sombre.
Jusque-là, celui qui se présente comme étant un juriste installé à Winterthour depuis 2002 a laissé un représentant de la famille s’exprimer à sa place. Malgré une forte gêne dans l’élocution, il décide de nous répondre directement. «Je me suis porté partie civile afin d’avoir accès au dossier. Car les circonstances du meurtre restent floues.»
Cinq enfants restés au pays
Alfred indique que son frère Jules était marié au Congo et qu’il avait cinq enfants restés au pays. «Eux aussi sont plaignants. Ils veulent savoir quelle est la responsabilité de l’Etat; Jules est mort entre les murs de ce centre de requérants», indique-t-il à mots mesurés. En précisant qu’il s’occupait de ses démarches pour obtenir l’asile, le frère de Jules se demande ce qui a été entrepris pour éviter ce drame. Y avait-il assez de surveillants, des caméras de contrôle?
«La dernière connexion Whatsapp de Jules remontait à 19h58. L’alarme a été donnée à 20h03 tandis que le décès a été constaté à 20h47. Que s’est-il passé durant ces plus de quarante minutes?», demande Alfred, qui n’a pas encore pu voir la dépouille de son frère en raison des examens d’enquête en cours.