Les tranches d'impôts des habitants de Lignières seront revues à la hausse pour l'ensemble de l'année 2007. Les membres du Conseil général ont accepté jeudi soir, par dix voix et une abstention, d'augmenter de quatre points le coefficient fiscal communal, le faisant passer à 68 pour cent. Et cela avec effet rétroactif au 1er janvier 2007.
Les conseillers généraux se sont pliés, docilement et sans véritable débat, aux recommandations du Conseil communal, contraint de proposer une telle mesure en raison de «l'accumulation de gros déficits ces dernières années» (324 000 francs en 2006, 306 000 en 2005).
Seul le radical Patrice Zürcher n'a pas adhéré à la proposition: «Est-ce vraiment le moment d'augmenter les impôts, alors qu'on sait que des économies seront réalisées en 2007, notamment au chapitre du déneigement? Ne faudrait-il pas attendre les premières projections des comptes 2007?»
Jacques de Montmollin, président de commune, a répliqué qu'il serait «imprudent» d'attendre encore. «Nous avons déjà renoncé à une hausse d'impôts l'année passée. Lignières ne dispose pas de grandes entreprises, et n'a pas profité de l'embellie économique dont ont bénéficié plusieurs communes. De plus, sa population est l'une des plus jeunes du canton, ce qui est réjouissant, mais représente une diminution des rentrées fiscales. Pour améliorer nos finances, nous ne pouvons pratiquement jouer que sur l'impôt.»
Le président de commune a ajouté que cette hausse n'avait «rien d'insupportable. Elle replacera la commune dans la moyenne neuchâteloise et permettra une hausse du montant à toucher de la péréquation financière intercommunale.» Gain de l'opération: «180 000 francs environ. Les rentrées fiscales devraient augmenter de 90 000 francs, tout comme la part à la péréquation.»
Jacques de Montmollin a sorti de sa manche un argument supplémentaire démontrant qu'il ne fallait pas attendre. «2008 sera une année d'élection, peu propice à une hausse d'impôts. Mieux vaut agir dans un climat neutre.»
Le Conseil communal a assuré qu'en cas «d'embellissement spectaculaire et durable, nous ne manquerions pas de proposer une diminution de l'impôt».
Lignières n'est toutefois pas à l'abri d'un référendum. «Il ne viendra pas du groupe radical», a indiqué Patrice Zürcher. Mais peut-être de la population.
«Si la hausse d'impôt était battue par référendum, nous n'en ferions pas une maladie», a confié Jacques de Montmollin. «Car l'Etat ne nous mettra pas sous tutelle.» En effet la fortune de Lignières, après couverture du déficit 2006, s'élèvera à 2,4 millions. «Il serait pourtant dangereux de continuer à vivre au-dessus de nos moyens.» / vgi