«Nous sommes six médecins sur le Val-de-Ruz, ce qui représente neuf week-ends complets de garde par année. Un rythme qui devient un peu lourd, explique le docteur Raymond Péter-Contesse, à Cernier. De cette manière, nous cherchons aussi à assurer les meilleures conditions possibles, à l'avenir, pour le renouvellement des généralistes au Val-de-Ruz.»
C'est en effet un âge moyen de 50 à 60 ans que présentent les médecins de la vallée, dont l'un va d'ailleurs atteindre la limite d'âge. Comme les jeunes docteurs ne sont déjà «pas toujours enthousiastes à l'idée de s'installer à la campagne», il ne s'agit pas en plus de les décourager par un excès de piquets.
Cette fusion s'inscrit aussi dans une réorganisation plus large des gardes dans le canton. Comme leurs confrères de Neuchâtel ont déjà noué une collaboration avec ceux d'Hauterive - Saint-Blaise, avec peut-être à terme une extension vers l'Entre-deux-Lacs, les médecins du Val-de-Ruz se sont donc tournés vers la Chaux-de-Fonds. En plus, avec le tunnel, «on est à peu près à mi-chemin» entre le Littoral et les Montagnes, rappelle Raymond Péter-Contesse.
Forte de 41 membres, la Société locale de médecine de La Chaux-de-Fonds a accepté par solidarité, affirme sa présidente, Suzanne Monti. Et les Chaux-de-Fonniers travaillent déjà avec le numéro sanitaire d'urgence 144. Reste la question des déplacements.
Dans l'hypothèse où un habitant du Val-de-Ruz tombe sur une garde chaux-de-fonnière, la question sera surtout réglée «d'entente entre le médecin et le patient», relève Raymond Péter-Contesse. Selon les cas, le patient pourrait monter à La Chaux-de-Fonds s'il est motorisé, être visité à domicile, ou se rendre à un cabinet qu'un médecin vaudruzien mettrait à disposition. Plusieurs consultations pourraient par exemple y être regroupées.
Dans le sens inverse, comme la population chaux-de-fonnière est plus dense et moins motorisée, les médecins de garde du Val-de-Ruz disposeront d'un local de consultation dans le Haut. Une demande est en cours auprès de la Ville. Tous les praticiens n'y recourront toutefois pas systématiquement. «La population sera un peu plus amenée à se déplacer, admet Suzanne Monti, mais tout est fait pour le limiter.»
Les médecins de garde des deux districts se sont aussi engagés à ne pas faire de trajets onéreux inutiles. Suzanne Monti relève d'ailleurs que le service de garde extra-hospitalière «reçoit beaucoup d'appels de gens qui, sans urgence, ont simplement trouvé plus pratique» d'appeler le médecin de piquet que d'attendre deux jours une disponibilité de leur généraliste traitant. Certaines habitudes devraient donc changer un peu. / AXB