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Diaspora togolaise en fête

Bananes plantains, galettes de foufou, pili-pili... la rencontre de football entre le Togo et la Suisse a été précédée de réjouissances culinaires entre supporters des deux camps. Joie communicative en dépit de la défaite «Nous vous remercions de votre présence; nous vous souhaitons bon appétit et un bon match... que le Togo va remporter!», a lancé avec un brin de provocation le boss de la cuisine. La trentaine de supporters helvètes attablés au Piano foot d'Evologia (ex-Site de Cernier), n'ont pas voulu contrarier Deo Ajavon, aux fourneaux à l'occasion du match Togo-Suisse. «Que le meilleur gagne!», ose tout de même un convive à croix blanche.

20 juin 2006, 12:00

Raoul Lembwadio, politicien de couleur, est heureux. Le spécialiste en migration du Bureau du délégué aux étrangers annonce que la salle est pleine. Une quinzaine de Togolais ont réservé, contre le double de fans de la Nati. La manifestation sportivo-gastronomique mise sur pied par le comité du Val-de-Ruz de Neuchàtoi rencontre un joli succès. Cela plaît également au chef de cuisine, qui n'a pas touché aux casseroles. «Je regarde, j'apprends», glisse Claude-Alain Jacot. Qui nous met immédiatement en garde: «Il faut y aller léger avec le pili-pili...» Il avait bien raison... Heureusement, les bananes plantains, patates douces, beignets de maïs et galettes de foufou adoucissent ce piment corsé accompagnant le boeuf sauce graines de palme.

Hymnes à la joie

Comme les Eperviers, l'édile boudrysan se dit partagé: «Moitié pour la Suisse, moitié pour le Togo. L'Afrique a besoin de résultats, mais ça me ferait mal que la Suisse se fasse éliminer par une équipe africaine», souligne Raoul Lembwadio, en rappelant ses origines congolaises et angolaises. Idem pour les Verts, qui ne manquent pas de louer la Suisse, terre d'asile pour ces réfugiés, travailleurs et autres étudiants togolais; une cinquantaine dans le canton.

La retransmission débute. Une caméra montre «Mama Togo»: «Elle est le porte-bonheur de l'équipe», s'enflamme une supportrice ceinte d'un boubou. Avant l'hymne suisse, un Togolais annonce: «Zubi, tu iras chercher deux fois la balle au fond du filet. Le marabout fait son boulot, les joueurs ne sont que des exécutants!» Les Eperviers applaudissent ensuite le Cantique suisse.

Après 50 secondes, le gardien des Helvètes est déjà en difficulté. Les Eperviers sont à à la fête. Leur joie redouble après une succession de dribbles du fer de lance togolais. Deux minutes plus tard, un tir de Cabanas est proprement arrêté par le gardien. On n'entend plus que le nom du dernier rempart vert. Au quart d'heure, des cris de dépit marquent le premier but des rouge et blanc. C'est alors qu'arrive le boss de cuisine pour remonter le moral de ses troupes. Les chants reprennent de plus belle.

Loin du fanatisme, les Togolais neuchâtelois pensent avoir fait jeu égal avec la Suisse. Ils joueront mieux contre les Français, promettent-ils, «qui sont vieux». / STE

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