Président de la Fondation d'aide et de soins à domicile du Val-de-Ruz, Patrick Moser ne se fait guère d'illusion sur le devenir de cette institution. «Le concept Nomad doit encore passer en septembre ou octobre devant le Grand Conseil. Si le rapport de l'Etat devait être accepté, nous nous acheminerions vers la dissolution de la fondation, puisque le canton effectuerait le travail que nous assumons aujourd'hui», indique-t-il. «Nous pourrions certes tenter de faire cavalier seul. Mais l'Etat ne nous financerait plus et il serait illusoire de penser que les communes puissent subvenir à la demande. En fait, nous n'avons pas le choix», résume Patrick Moser.
S'il est trop tôt pour tirer des plans sur la comète - «S'ils le souhaitent, les députés peuvent modifier par amendements les textes qui leur seront soumis», rappelle Patrick Moser - la rationalisation voulue par le Département de la santé et des affaires sociales remettra en cause l'organisation administrative des services, dont celui du Val-de-Ruz. «Nous ne savons pas quel organigramme mettra en place l'Etat, évoque la directrice de la structure vaudruzienne. Mais il me paraît probable que des responsables de centres remplaceront les directrices», anticipe, malgré tout sereinement, Rita Duvanel. Par contre, la pérennité des postes occupés par les trois douzaines d'aides familiales et infirmières ne devrait pas pâtir de l'introduction de Nomad, estime-t-elle.
Toutes ces précisions ont été apportées aux délégués des communes. Lors de leur assemblée au centre scolaire de La Fontenelle, à Cernier, ceux-ci ont adopté les rapports d'activités ainsi que les comptes 2005. En dépit d'un léger dépassement par rapport au budget. «Le résultat d'exploitation tablait sur un dépassement de 690.000 francs, pris en charge par l'Etat», indique Patrick Moser. L'excédent de charges est finalement de 755.000 francs, car le centre de santé a assumé les délais de carence lors de remplacements du personnel pour cause de maladie ou d'accidents. «Dès lors, l'objectif d'efficience n'a pas été atteint, reprend le président. Nous ne savons pas qui de l'Etat ou des communes supportera ce surcoût.» / STE