Car ces zones de constructions basses n'existent plus. Non pas que les constructions en question aient été démolies. Mais le plan rebaptise «zone de villas B» ces portions de territoire. Et surtout, le projet de règlement d'aménagement dit sobrement que cette zone «est destinée à de l'habitat individuel». Plus question de préciser que cet habitat consiste en «résidences secondaires ou logement de vacances» comme le faisait le règlement d'aménagement présenté il y a deux ans.
Comme le rappelle Jean-Pierre Gyger, président de l'association Vivre à Chaumont, ce point avait suscité alors «une colère noire» chez les intéressés. De nombreux propriétaires avaient fait part, écrit pour sa part l'exécutif, «de leur incompréhension», notamment du fait qu'en réalité «nombre d'entre eux» habitaient déjà à l'année dans les zones de constructions basses. Ces Chaumonniers craignaient notamment une perte de valeur de leur bien et se posaient des questions sur ce que leurs héritiers pourraient en faire ou, par exemple, sur leur droit à reconstruire en cas de destruction accidentelle de leur maison.
Directrice de l'Urbanisme de la Ville, Valérie Garbani avait eu droit à l'expression directe de cette «incompréhension» lors d'une mémorable présentation publique de la première version du plan d'aménagement, le 10 novembre 2004.
«Je débarquais dans ce dossier (la conseillère communale avait pris ses fonctions quatre mois auparavant, réd), et j'ai bien vu qu'il y avait un problème et que les questions posées par les Chaumonniers étaient pertinentes: d'un côté, on les autorisait à vivre dans ces zones à l'année; de l'autre, on disait que ces zones étaient des zones de vacances.»
Pour sa part, l'aménagiste cantonal Bernard Woeffray relève que s'il n'était de toute façon pas question de toucher aux «droits acquis» des propriétaires concernés, le chef du Département de la gestion du territoire, alors Pierre Hirschy, «a voulu prendre en compte la réalité historique d'un habitat permanent à Chaumont et est entré en matière pour faire coïncider la norme légale avec l'état de fait».
Si bien que les discussions entre Neuchâtel, Fenin-Vilars-Saules et Savagnier d'une part, l'Etat d'autre part, ont conduit à la signature d'une convention qui mettait les zones litigieuses sous compétence communale. Vivre à Chaumont a par ailleurs pu collaborer à l'élaboration de la nouvelle version du plan d'aménagement. «Et là, ils ont joué le jeu», assure Valérie Garbani..
Du coup, indique le président de l'association, la présentation publique du nouveau plan, en février de cette année, s'est déroulée «dans une ambiance très constructive». Qui s'en plaindrait? / JMP