Présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales, agricultrice bio dans le Val-de-Ruz et avocate de formation, Anne Challandes estime que les deux initiatives anti-pesticides soumises au peuple le 13 juin sont «contre-productives».
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Pour une paysanne bio, n’est-ce pas paradoxal de s’opposer à ces deux initiatives?
Le mandat de l’agriculture, tel qu’il est fixé dans la Constitution, c’est de nourrir la population de manière durable.
Or le bio n’offre pas encore de solution efficace à tous les problèmes. On subit une perte de production d’environ 20% par rapport à l’agriculture raisonnée.
Il ne serait donc pas responsable, d’un point de vue global, d’étendre cette obligation de produire sans pesticides de synthèse à l’ensemble des 50 000 exploitations suisses, car cela entraînerait une hausse des importations de nourriture.
Les initiants estiment que cela pourrait...