«Esclavage», «Cruauté», «Brutalité» sont quelques-uns des mots brandis pour qualifier la halle d’engraissement de taureaux qui se construit entre Coffrane et Montmollin. Tel est le message délivré ce mardi après-midi au château de Neuchâtel par une centaine de personnes, silencieuses et tout de noir vêtues.
Organisée par l’association Pour l’égalité animale (PEA), la manifestation avait pour but d’interpeller les politiques avant la session du Grand Conseil. Selon Romain Brosy, membre de la PEA Neuchâtel, les députés semblaient gênés de passer entre les deux rangées de manifestants.
«L’idée est d’avoir une pensée pour les futurs victimes de la halle d’engraissement. Nous menons une action politique pour dire que dans une société égalitaire, les intérêts de chaque individu, animal compris, doivent être pris en compte pour l’élaboration des normes sociales et juridiques», ajoute Romain Brosy.
D'une envergure inédite
La halle d'engraissement, qui est en train de se construire entre les villages de Coffrane et de Montmollin, est d'une envergure inédite en Suisse. Elle accueillera 600 bêtes, des taurillons qui y seront engraissés jusqu'à atteindre environ 600 kilos. Le projet a suscité un tollé depuis l'automne 2014. Les opposants s'inquiètent de la pollution, des nuisances au niveau du trafic routier, des odeurs, ou encore de la protection des animaux.
L'agriculteur, qui élève déjà quelque 300 taureaux, a reçu le feu vert en janvier pour démarrer la construction du bâtiment. Les 17 derniers recours ont été rejetés et la procédure n'a pas été portée au-delà du canton.