C’est vrai, il s’est fait du souci. «Les postulations ne rentraient pas, alors j’ai multiplié les appels à candidature sur les réseaux sociaux. Mais tout finit par arriver: je viens de recevoir plusieurs solides dossiers.»
Il respire, Dominique Gindraux. Le directeur de l’Ecole suisse de ski Neuchâtel – Les Bugnenets (ESSNB), craignait une insuffisance de moniteurs réguliers pour la saison à venir. «Nous aurions alors difficilement pu honorer la demande de notre clientèle. Nous aurions donc dû réduire le nombre de place à nos cours de ski», explique-t-il.
Réservoir pas suffisant
Mais les appels du directeur de l’ESSNB ont été entendus: son école pourra «piocher» parmi une soixantaine de moniteurs de ski dès que les remontées mécaniques des Bugnenets tourneront.
Pour autant, ce réservoir de moniteurs n’est pas encore suffisant. En comptant les week-ends de forte affluence, avec plus de 200 enfants par jour inscrits aux cours de ski, et les vacances blanches, l’idéal serait d’avoir une équipe de 40 personnes prêtes à travailler régulièrement.
Aussi attractifs que les Alpes
«Bien que nous ayons soixante inscrits, les moniteurs ont des disponibilités restreintes», explique Dominique Gindraux, qui continue de recruter «presque sans relâche».
Ce désintérêt, qui n’est pas alarmant, est davantage marqué cette année. Le salaire n’en serait pas la raison: «Nous sommes aussi attractifs que certaines stations des Alpes.»
Le problème serait plutôt le fait de s’engager à moyen, voire long terme. «Les skieurs aiment avoir leurs week-ends pour aller skier, précisément! Dès lors, il est difficile de les solliciter pour faire de l’enseignement de manière régulière.» Le facteur météo et les conséquences qu’il engendre peut aussi faire hésiter de potentiels moniteurs. Pas de neige? Pas de travail. Donc pas de paie.
Formés au sein de l’école
Pour cette saison, les candidats ont majoritairement entre 25 et 30 ans, et sont pour la plupart brevetés Jeunesse et Sport ou Swisssnowsport. «Mais conformément à la législation, tous nos moniteurs sont formés au sein de l’école, au moins durant une semaine.»
Quant à une collaboration avec l’Ecole de ski des Savagnières, elle ne réglerait, selon le directeur de l’ESSNB, pas le problème lors des pics d’affluence.
A plus long terme, si cette tendance au manque de moniteurs devait se confirmer, «elle aurait un impact négatif sur l’enseignement du ski dans l’Arc jurassien», rappelle Dominique Gindraux qui ne veut pas alarmer, «mais bel et bien lancer un cri du cœur».