Le chantier de leurs parents

15 oct. 2011, 07:33

C'est sous le soleil et dans une ambiance conviviale qu'a eu lieu hier la journée des familles de l'entreprise de construction Piemontesi. Localisée à Cernier et fondée en 1929, l'entreprise, qui comprend actuellement une soixantaine d'employés, organisait cette journée pour la première fois. La matinée était consacrée à la visite, par les familles des employés, des chantiers sur lesquels travaille un des parents.

«Notre idée était surtout de faire parler de ce métier, car il est souvent mal compris et mal représenté chez les Suisses», regrette Camilla Piergiovanni, directrice de l'entreprise. Cette vision dépréciée des métiers de la construction se ressent surtout selon elle dans les choix de formation des jeunes. «Ils ne s'y intéressent pas et les voient comme des métiers sans possibilités d'évolution, ce qui est faux. Ce sont des métiers pénibles, mais on ne doit pas rester maçon toute sa vie!» explique-t-elle. «C'est pourquoi on voulait que les enfants puissent voir leurs parents sur leur lieu de travail et qu'ils se sentent fiers d'avoir un père maçon ou grutier.»

Ainsi, Jessica, 13 ans, a pu voir pour la première fois son père au travail. «ça fait bizarre et c'est drôle en même temps. Mais c'est sûr que je n'aimerais pas être sur un chantier tous les jours, à cause du temps et parce que j'aurais peur de me salir», dit-elle avec un sourire. Telmo, 8 ans, était lui aussi très content de retrouver son père, mais surtout de pouvoir porter un casque de chantier: «C'était cool!», répète-t-il en souriant.

Mais cette journée avait aussi son importance pour les parents. «C'est la première fois que je viens sur un chantier», déclare l'épouse de l'un des ouvriers, «Je suis venue pour les enfants, surtout le grand qui se réjouissait beaucoup. Il en a parlé toute la semaine», dit-elle en rigolant. Même intention pour cette autre maman, qui est venue avec sa fille de 3 ans et demi. «Je voulais surtout que ma fille voie son papa au travail», rapporte-t-elle. S'il n'est pas certain que cette matinée de découverte ait déclenché des vocations, elle semble avoir été une réussite, si l'on se fie aux sourires des plus jeunes sur le chantier... ebo