Et si l'Ecole intercommunale de Derrière-Pertuis (EIDP) devenait bel et bien une institution privée? Une éventualité qui n'a rien d'improbable. Répondant aux déclarations tenues jeudi par la conseillère d'Etat Sylvie Perrinjaquet, Denis Jacot, président de l'Association de défense des intérêts de l'école de la montagne n'écarte en tous cas pas cette possibilité. «Privatiser l'école est tout à fait envisageable. Nous sommes plus de 80 membres au sein de l'association. De surcroît, ayant été licencié, Gilbert Hirschi (réd: l'enseignant «en poste») bénéficiera d'indemnités pendant onze à douze mois. S'il le faut, nous chercherons des sponsors. Nous ferons tout ce qu'il faut pour trouver l'argent nécessaire à la survie du collège.»
Un collège dont les murs appartiennent pour un quart à la commune de Cernier et les trois quarts restant à celle de Chézard-Saint-Martin. «Je ne peux pas anticiper sur d'éventuelles décisions futures», explique Françoise Sandoz, conseillère communale en charge des domaines et bâtiments, à Chézard-Saint-Martin. «C'est aux conseils généraux de nos deux communes de s'exprimer sur ce sujet. Le Conseil communal exécutera ensuite. Pour notre part, nous avons envoyé un courrier à Gilbert Hirschi pour lui demander de vider les locaux d'ici dimanche minuit. Ceci étant donné qu'il n'est pas censé se tenir de rentrée scolaire sur la montagne lundi.»
Une séance du Conseil communal de Chézard-Saint-Martin est cependant d'ores et déjà agendé à lundi soir. «Nous n'allons pas poser des scellés sur le bâtiment. Cependant, si rentrée il y a, nous aviserons et prendrons contact avec les personnes concernées pour voir quelles suites donner.»
Du côté du comité scolaire de l'EIDP, Roland Tanner, reconnaît qu'en tant que syndicat intercommunal, il n'est plus du devoir de son comité de parler de l'avenir de l'école. «Je ne peux que regretter la manière dont l'Etat a communiqué sur ce dossier. Nous attendons d'ailleurs toujours une décision sur le protocole d'organisation avec 14 élèves que nous avons fait parvenir en recommandé mi-juillet au canton.»
Denis Jacot, lui, sera bien là lundi. «Mon garçon fera sa rentrée à Derrière-Pertuis.» Comme lui, six à sept enfants devraient débuter l'année scolaire à l'école de la montagne. Reste à savoir s'ils pourront l'y poursuivre. / yhu