Mardi a eu lieu la reprise du concert d'ouverture de la 12e édition des Jardins musicaux à Cernier. «Canto di speranza» met à l'honneur deux jeunes solistes, Lionel Cottet, au violoncelle, et Louis Schwizgebel-Wang, au piano, dans un programme qui culmine avec le célèbre «Concerto pour piano et orchestre en sol majeur» de Maurice Ravel.
«Central Park in the Dark» du compositeur américain Charles Ives propose d'abord une peinture presque naturaliste de ce lieu célèbre. Empreinte d'inventivité et de surprise, cette uvre repose sur une longue suite d'accords, trame harmonique mouvante jouée sans vibrato, au caractère calme et mystérieux. Pourtant le paysage nocturne progressivement se transforme. Succède au caractère onirique du début de la pièce une cacophonie savamment orchestrée. Le degré d'entropie est tel qu'un chef d'orchestre secondaire doit épauler Valentin Raymond. Clair-obscur musical où la nature se confronte à la violence de l'industrialisation. «Ordo ad chaos»: la sérénité initiale triomphe de ce combat dans une envolée de cordes lyriques.
La cantate pour violoncelle et orchestre de chambre de Bernd Alois Zimmermann (1957) offre au soliste une partition nourrie de nombreuses difficultés techniques, en particulier la maîtrise du registre aigu de l'instrument. Même si le style et la grammaire hybride du «Canto di speranza» n'en font pas une pièce majeure du répertoire contemporain, nous soulignons néanmoins la qualité d'interprétation de Lionel Cottet qui excelle dans une cadence virtuose.
Avec le «Concerto pour piano et orchestre en sol majeur» de Maurice Ravel, Louis Schwizgebel-Wang livre une version lumineuse et énergique de la partition. Le son et le phrasé sont très clairs grâce, notamment, à un usage approprié de la pédale de résonance. Le troisième mouvement est de loin le plus réussi: le piano alors conduit l'orchestre, et finalement s'impose.