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Une véritable exception

Dans ce sport d'équipe stratégique, précision et fair-play sont de mise. L'antisportivité n'y existe pas et il n'y a pas d'arbitre. Un club vient de voir le jour à Neuchâtel Fair-play, festif, mixte et sans arbitre. S'il est rare de trouver encore des sports où les vertus du jeu sont restées intactes, l'ultimate frisbee fait figure d'exception. L'esprit de compétition reste pur. «En 12 ans, je n'ai jamais vu un comportement antisportif» souligne Christian Brethaut, un joueur du nouveau club de Neuchâtel.

09 mai 2006, 12:00

Tout le monde a déjà joué à se lancer un «frisbee». Et bien, ce divertissement a donné naissance à plusieurs sports de compétition où l'on utilise ce petit disque volant. Le plus célèbre d'entre eux étant l'ultimate frisbee. Le principe est de progresser dans le terrain - d'environ 60 mètres, en plus des deux zones d'embut d'une vingtaine de mètres de chaque côté - en se passant le disque, sans jamais se déplacer en sa possession. Il ne doit non plus jamais heurter le sol. Le point est marqué lorsqu'un joueur le réceptionne en zone offensive.

Exigeant physiquement

«C'est un sport stratégique» explique Patrick Naef, lui aussi joueur du Budwig Ultimate Neuchâtel. Etant donné que le disque vole lentement, ce n'est pas évident d'éviter une interception adverse. «Il y a plusieurs systèmes de jeu. Soit l'on opte pour des passes courtes, donc plus rapides, soit pour de longues passes en profondeur, ce qui demande une grande précision du tireur.» Et aussi une bonne évaluation de la trajectoire de celui qui sprinte afin d'attraper le frisbee en vol.

«C'est exigeant physiquement» note Christian Brethaut. Mais uniquement du point de vue de l'effort, car les contacts sont interdits. L'adversaire qui défend se contente de faire opposition en remuant les bras et les jambes, tentant de gêner le passeur dans sa relance. Ce dernier dispose de dix secondes pour transmettre le disque. L'attaquant doit donc user de son habileté technique dans la manière de lancer l'engin afin de ne pas provoquer une interception. «Il peut tirer en coup droit ou de revers. Mais également de façon «upside», où le disque est lancé presque verticalement.»

Auto-arbitrage

Stratégie et précision sont donc de vigueur dans l'ultimate frisbee. Mais ce qui ressort principalement, c'est son côté amical. «Le fair-play est la base, soulève Patrick Naef. Il n'y a jamais d'antisportivité. C'est la première raison pour laquelle tous les joueurs pratiquent ce sport.»

«Le «spirit» est l'élément le plus important, ajoute Christian Brethaut. C'est une philosophie!» Bien sûr, il existe parfois des tensions, mais toujours avec le respect de l'adversaire. Ce qui, évidemment, ne suscite pas la présence d'un arbitre. «C'est la grande particularité de notre sport.» Lorsqu'un joueur estime avoir été victime d'un contact, il crie «faute». Si son adversaire n'est pas d'accord, il peut dire «je conteste» et le jeu revient à la passe qui a précédé le litige.

L'ultimate frisbee fait donc office de porte-drapeau dans le monde du sport au niveau du fair-play. Il est d'ailleurs un des seuls à posséder une catégorie de jeu mixte. Un bel exemple pour tous ceux qui auraient vite tendance à oublier que le sport est avant tout un jeu. Ou comment allier divertissement et compétition. / SBI

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