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Une unité pour prévenir les dangers du diabète

Une consultation pluridisciplinaire de diabétologie vient d’être créée à l’Hôpital neuchâtelois. Chez un patient à risque augmenté, une crevasse peut conduire à l’amputation.

11 mars 2019, 00:01
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V Le diabète peut provoquer diverses complications, parmi lesquelles le «pied diabétique «. Chez un quart des patients diabétiques, des plaies se forment mais se cicatrisent difficilement. Ces lésions provoquent parfois des ulcères (plaies profondes résistantes aux traitements) qui peuvent conduire à l’amputation. Plusieurs études ont montré qu’une prise en charge multidisciplinaire permet souvent d’éviter d’en arriver là: l’intervention conjointe de différents spécialistes améliore le potentiel de cicatrisation de la plaie. D’où la mise en place d’une consultation pluridisciplinaire ambulatoire à l’Hôpital neuchâtelois (HNE) l’automne dernier par la Dresse Chrysoula Papastathi, endocrinologue-diabétologue.

suivi des complications sévères

Les patients fragilisés nécessitent une intervention pluridisciplinaire. La consultation spécialisée de l’HNE travaille avec un diabétologue, un orthopédiste, un chirurgien vasculaire, un angiologue et des infirmières spécialistes des plaies chroniques. Un bilan complet (prélèvement local, analyse sanguine, radiographie, Doppler) est réalisé en ambulatoire. Le patient quitte la consultation avec une chaussure adaptée. L’équipe assure les contrôles de suivi pour les plaies. Elle collabore aussi avec un réseau externe. L’équipe se réunit pour discuter des cas très complexes, garantissant une prise en charge de qualité. Pour obtenir un rendez-vous, les patients peuvent appeler une permanence téléphonique spécialisée durant les jours ouvrables.

les symptômes à prendre au sérieux

En présence de durillons, cors, points de pression, peau sèche avec crevasses, douleurs à la marche ou nocturnes au repos, mieux vaut consulter son médecin de premier recours sans tarder. Par ailleurs, toute déformation du pied accroît les risques de complications. «Un orteil en griffe ou un hallux valgus modifie l’appui et génère des points de pressions», explique la Dresse Papastathi. La prise en charge comprendra le traitement des facteurs de risque de l’artériosclérose, des mesures pour améliorer la circulation sanguine et la prévention des lésions (chaussures adaptées, intervention d’un podologue, etc.). Quand une plaie prend un caractère aigu ou chronique, les patients sont adressés à la consultation du pied diabétique de l’HNE.

quand les pieds perdent leur sensibilité

Plus de la moitié des personnes souffrant d’un diabète développent une neuropathie dans les dix ans qui suivent l’apparition de la maladie. Il s’agit d’une atteinte du système nerveux qui résulte d’un taux de glucose élevé. Elle se manifeste notamment par une perte de sensibilité et un engourdissement des pieds. «Les personnes atteintes ne sentent pas le sable brûlant en marchant sur la plage», décrit la Dresse Papastathi. «Un patient est arrivé avec un clou planté dans le pied. Il ne sentait rien et ignorait qu’il était diabétique!», illustre sa collègue endocrinologue-diabétologue, la Dresse Bily. Avec le temps, les pieds commencent à se déformer. Ils subissent des pressions et des frottements anormaux, ce qui entraîne des blessures.

une blessure mineure peut conduire à l’amputation

Lorsqu’une neuropathie provoque une perte de sensibilité, les blessures aux points de pression risquent de passer inaperçus et de s’infecter. Ce problème peut être aggravé par une artériopathie oblitérante des membres inférieurs, complication sérieuse du diabète: les artères rétrécissent et entravent la circulation, ce qui favorise une mauvaise cicatrisation et des infections. En effet, les antibiotiques peinent à parvenir jusqu’aux extrémités. Si elles ne sont pas traitées correctement, elles peuvent conduire à l’amputation. Autrement dit, une blessure mineure peut aboutir à des conséquences graves si elle n’est pas soignée à temps.

le diabète de type 2 en forte progression

La prévalence du diabète de type 2 augmente constamment. En cause: l’allongement de l’espérance de vie, l’obésité et le manque d’activité physique. Avec 6.6%, Neuchâtel est le canton où le taux de diabète est le plus élevé du pays, selon les chiffres de l’Observatoire suisse de la santé (moyenne suisse: 4.7%). Il y a encore peu, le diabète de type II ne survenait que chez l’adulte. «Désormais il touche des personnes toujours plus jeunes», relève la Dresse Marielle Bily. Le diabète de type 1, par contre, est une maladie auto-immune qui concerne entre 5 et 10% des diabétiques. Consultations, activités d’éducation thérapeutique et mise en place des pompes à insuline sont effectuées en ambulatoire par la nouvelle unité de diabétologie à l’HNE.

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