Pourtant, dans la pataugeoire du Parc Saint-Jacques, le match avait pris la bonne direction, avec cette ouverture du score de Hakan Yakin. La Suisse a eu la possibilité de doubler la marque. Elle ne l?a pas fait, pas su le faire. Et elle en a payé le prix. Comme face aux Tchèques, une question de détails. Ceux-là justement qui font la différence au plus haut niveau. Köbi Kuhn a raté ses adieux. Ottmar Hitzfeld aura fort à faire pour reconstruire le moral d?un groupe dont les rêves se sont écroulés.
L?aspect sportif n?était pas le seul sous les feux des projecteurs hier à Bâle. De ce point de vue, le succès (des deux équipes et du public) a été total. La rencontre s?est déroulée dans le signe du fair-play. Aucun des deux hymnes nationaux n?a été sifflé, les joueurs ont donné vie à un match engagé, mais toujours dans le signe de la correction et du respect. Comme quoi les déclarations apaisantes des deux coaches et des joueurs avant la rencontre, l?attitude mesurée de la presse (sauf l?incorrigible quotidien de boulevard zurichois) ont porté leurs fruits. Oui, à présent on peut vraiment dire que les sinistres incidents de novembre 2005 appartiennent au passé.
Consolons-nous (partiellement) avec le Portugal, désormais totalement adopté par le peuple neuchâtelois. Les Lusitaniens fouleront quelques jours de plus (au minimum) la pelouse de la Maladière. Ils sont les premiers à avoir décroché leur ticket pour les quarts de finale après leur succès 3-1 contre la République tchèque. Et avec la manière. Deco et surtout Cristiano Ronaldo, auteur d?un but et à l?origine des deux autres ont prouvé qu?ils sont des champions. Un genre de joueur qu?on ne peut pas inventer et qui fait cruellement défaut à la Suisse.