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Une désinvolture certaine

Le Conseil fédéral ne veut pas légiférer sur l'assistance au décès. Ou il ne le veut plus, sa position ayant évolué ces dernières années. Ses réticences concernant l'euthanasie sont compréhensibles, une question délicate et difficile à résoudre au plan légal. Mais sur l'aide au suicide, sa réponse est un peu désinvolte, comme sur les soins palliatifs.

01 juin 2006, 12:00

Le département de Christoph Blocher présente, à l'appui de ses décisions, un rapport sur l'ensemble de ces questions. Il en ressort qu'en matière d'euthanasie, le Code pénal dit clairement ce qui est punissable. Et que les directives que se donnent les médecins règlent tout aussi clairement ce qui est autorisé. En l'absence de conflit, cela peut suffire.

Les médecins continueront donc de prendre la décision finale d'interrompre un traitement ou de calmer des douleurs, au risque d'abréger la vie. Serait-il préférable, sur la base d'une loi détaillée, de faire porter toute la responsabilité à un juge? Un médecin a au moins l'avantage de l'approche humaine du patient et, souvent, de pouvoir parler avec les proches.

Pour l'aide au suicide, en revanche, la réponse du Conseil fédéral est un peu expéditive. Il est vrai que les principales organisations actives dans ce domaine - Exit et Dignitas - n'ont jamais eu maille à partir avec la justice. Mais, d'une part, cela tient aussi aux règles des hôpitaux qui les accueillent. D'autre part, elles ne sont pas les seules.

Le «tourisme du suicide» (un tiers des demandeurs sont étrangers) montre que, malgré l'intégrité présumée des acteurs actuels, il y a un potentiel certain de dérapages. Une loi fixant les conditions d'exercice de cette activité permettrait de les prévenir. Même si elle doit être bureaucratique, comme le craint le rapport.

Quant à la promotion des soins palliatifs, le Conseil fédéral est heureusement d'accord. Mais en reportant les mesures à plus tard. De toute façon, il ne connaît pas la situation: les chiffres dont il dispose sont partiels et datent de six ans. / FNu

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