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Une bien étrange poupée gonflante

31 déc. 2008, 09:47

Inadapté, mal dans sa peau, Lars (Ryan Gosling) ne s'épanouit guère dans son existence étriquée. Moqué par ses collègues de bureau qui le jugent un brin attardé, il vit en reclus dans le garage de la maison familiale désormais occupée par son frère et sa belle-sœur. Un beau jour, Lars leur présente une jeune femme qui a accepté d'être sienne. Ils en restent bouche bée: il s'agit d'une poupée en latex, grandeur nature et pourvue de tout ce qu'il faut, achetée par le biais d'internet! Ravi, son acquéreur l'a prénommée Bianca et se comporte avec elle comme s'il s'agissait d'une véritable personne. Sur le conseil d'une psychologue, son entourage se résout à jouer le jeu, s'évertuant à mettre dans la confidence tous les habitants du bourg. Grâce à la sculpturale Bianca, qu'il trimballe dans un fauteuil roulant, Lars commence à s'intégrer à la petite communauté, se rend même à l'église…

La première heure du deuxième long métrage de Craig Gillespie est plutôt prometteuse. Loin de réduire sa «compagne» à l'usage sexuel auquel elle est d'ordinaire destinée, le protagoniste d'«Une fiancée pas comme les autres» n'a de cesse de la parer des attributs de la jeune fille «bien sous tous rapports», jusqu'à la caricature. Avec la complicité de ses proches, Lars transforme donc une vulgaire poupée porno en parangon accablant de la normalité dont il rêve pour lui-même… Hélas pour nous, le réalisateur de «Mr. Woodcock» (2007) laisse soudain en carafe cette perspective réjouissante de subversion. Bifurquant dans la direction du conte moraliste et bien-pensant, Gillespie fait de la pauvre Bianca une star de galas de charité, une fée new-look, au contact de laquelle chacun abandonne ses préjugés et devient meilleur. La manœuvre est cependant un peu grossière et laisse entrapercevoir une belle dose de cynisme de la part du cinéaste!

Neuchâtel, Bio 1h46

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