Un visionnaire. Pour Jean-Carlo Pedroli, Fernand Cuche est un visionnaire dans le domaine de la politique des Verts. «A Neuchâtel, nous avons un Conseil d'Etat très proche des dossiers, qui fait peu de politique. Lui a une ligne politique. Et moi, j'attends d'un conseiller d'Etat, de quelque bord qu'il soit, qu'il fasse de la politique.»
Vingt ans de combats communs ont permis aux deux hommes de s'apprécier. «Fernand Cuche, c'est un ami et un confident. Humainement comme politiquement, je me sens proche de lui», enchaîne l'ancien inspecteur de la chasse et de la pêche, qui est entré au Grand Conseil en même temps que celui qui était encore syndicaliste paysan. «Lui sur une liste libre, moi sur la liste écologiste.»
«Fernand Cuche est un terrien, qui réfléchit et mûrit longuement ses décisions. Certains le lui reprochent, mais pour moi, c'est une qualité. Lorsqu'il a repris le dossier du tunnel de Serrières, par exemple, il s'est donné un temps de réflexion, plutôt que de foncer tout de suite.» Jean-Carlo Pedroli est intimement convaincu que cette manière d'agir est une force pour le gouvernement. «Je pense qu'un Jean Studer, un peu plus pragmatique, et un Fernand Cuche, plus visionnaire, se complètent et s'enrichissent l'un l'autre.»
Et n'allez pas lui dire que l'homme est usé. «Non, au contraire, il est extrêmement motivé à continuer ce qu'il a ébauché. Je suis sûr également qu'il va encore mûrir. Il est prêt à reconnaître ses défauts.» Qui tiennent, précise-t-il, surtout à des détails. «Il doit apprendre à être plus précis dans ses rapports, soigner les détails.» Il ne serait pas assidu, comme le prétendent certains adversaires? «C'est du dénigrement pur et simple et ça n'a rien à voir avec le débat politique. Ses dossiers, il les a bien menés, avec chaque fois une vision politique. Qu'il s'agisse de la loi sur l'énergie, du Transrun, de Perlac ou du grand tétras.»
Même si la réflexion implique un peu plus de temps, concède le député. «Fernand Cuche est d'abord à l'écoute des gens. Et surtout fondamentalement honnête.» /sdx