Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Un répit provisoire pour les carburants

Le Conseil fédéral lance un programme énergétique tous azimuts pour sauver le climat. Dont une taxe générale sur le CO2, des économies d'énergie et le recours aux renouvelables. Sans nouvelles mesures, on émettra encore 500 000 tonnes de CO2 de trop, par rapport à l'objectif que la Suisse s'est fixé pour 2012. Mais il faut aussi préparer la suite: réduire les émissions de 20% jusqu'en 2020 (voire de 30% avec l'achat de certificats à l'étranger). Moritz Leuenberger a présenté hier la stratégie élaborée, non sans difficultés, ces derniers mois.

22 févr. 2008, 12:00

Au centre du dispositif figure la révision de la loi sur le CO2, qui arrive précisément à échéance en 2012. Un projet sera envoyé en consultation cet été, avec plusieurs variantes de taxe: purement incitative (redistribuée comme aujourd'hui), fiscale ou mixte, frappant seulement le CO2 ou également les autres gaz à effet de serre.

Question litigieuse: peut-on se contenter d'augmenter le montant de la taxe prélevée sur les combustibles ou, comme le pense Moritz Leuenberger, faut-il l'étendre aux carburants? Les milieux économiques refusent cette extension, estimant suffisant l'actuel centime climatique (1,5 centime par litre d'essence), d'autant qu'on a parlé de passer à 50 centimes? Ces mêmes milieux étaient surtout soulagés hier que le Conseil fédéral ait renoncé à prélever une telle taxe sur les carburants dès aujourd'hui. Car il en était question, du fait que l'objectif de réduction de CO2 pour 2012 ne sera pas atteint sans autre. Mais le gouvernement préfère trouver une solution avec la Fondation pour le centime climatique - et ses réserves.

Parallèlement à la révision de la loi sur le CO2, le Conseil fédéral a établi deux plans d'action, «efficacité énergétique» et «énergies renouvelables». Il s'agit, d'ici à 2020, de réduire la consommation d'énergies fossiles de 20%, d'augmenter de 50% la part des énergies renouvelables et de limiter à 5% la hausse de la consommation d'électricité. Parmi les mesures concrètes d'efficacité, on peut citer: l'assainissement des bâtiments, un éventuel système de bonus /malus pour l'impôt sur les voitures (selon leurs rejets de CO2), l'interdiction des ampoules à incandescence dès 2012, un plafond pour le mode veille des appareils électroniques (ordinateurs, téléphones, jeux).

La part des énergies renouvelables dans la consommation globale devrait passer de 16% aujourd'hui à 24%. Mesures prévues: remplacement des installations de chauffage à électricité, mazout ou gaz par des pompes à chaleur et par le bois, utilisation de la biomasse et de la géothermie, exploitation du potentiel résiduel de la force hydraulique.

Enfin, on attendait une prise de position sur la poursuite du nucléaire et sur le recours éventuellement temporaire aux centrales à gaz. Le Conseil fédéral rappelle que, s'il faut vingt ans entre un projet de centrale nucléaire et sa mise en activité, on peut simplifier par voie d'ordonnance la procédure concernant les centrales à gaz. Le signe semble clair. /FNU

Votre publicité ici avec IMPACT_medias