«Yes we can» nous aussi! Après des années de nouvelles généralement mauvaises, après des mois de fortes tensions politiques et d'«affaire Hainard», le Grand Conseil, hier, a adressé un message fort: le canton de Neuchâtel n'est pas mort! Il est même capable de se réformer et de devenir, enfin, un canton attractif pour les entreprises.
La gauche de la gauche a dénoncé une dangereuse spirale fiscale vers le toujours plus bas. Les chefs d'entreprises, eux, auraient souhaité que la réforme entre en vigueur immédiatement et non par étapes.
Mais les associations patronales auraient tort de bouder leur plaisir. A deux reprises, la réforme fiscale s'est retrouvée sur le fil du rasoir. La première fois (imposition des dividendes), les socialistes, avec l'aide d'une proposition du Conseil d'Etat, ont accepté de faire violence à leurs convictions profondes. La seconde fois (établissement d'un lien avec la future loi sur l'accueil des enfants), les libéraux-radicaux, après avoir entendu les arguments du gouvernement, ont mis sous l'éteignoir leur sentiment selon lequel le droit était bafoué.
Les deux fois, les uns et les autres ont accepté de tendre la main à la partie adverse, faute de quoi l'ensemble du projet aurait capoté.
Elle est également là, la bonne nouvelle. Après des séances préparatoires et des négociations qui se sont déroulées dans une ambiance constructive, les deux principaux groupes politiques du parlement cantonal sont parvenus à trouver un terrain d'entente sur un dossier essentiel. De là à penser que le consensus à la neuchâteloise est lui aussi toujours vivant...