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Un fanatisme sportif éc?urant

07 juin 2008, 12:00

Le Caire, dimanche après-midi. Il fait chaud, les klaxons ne trouvent pas de répit, les pare-chocs s'embrassent. Le pain manque dans les quartiers populaires de la métropole. Malgré la crise alimentaire, on prend soin des touristes qui affluent pour photographier les pyramides avant de se réfugier dans leur bus climatisé, puis, plus tard, dans leur hôtel de luxe où ils bouderont une nourriture trop abondante. Dehors, de plus en plus de familles essaient de résoudre la même équation: comment nourrir cinq personnes avec une somme à peine suffisante à une. Depuis que les magnats de la bourse ont décidé de s'intéresser aux matières premières, leur quotidien s'est empiré. Chaque journée est un nouveau défi. On saute le midi pour manger le soir, l'éternel même repas de féculents.

A 3h de vol, l'aéroport de Genève arbore sans honte ses publicités de bijoux de luxe. Passée la douane, le calme a laissé place à un vacarme de klaxons et de moteurs tournant à l'arrêt. Une agitation semblable à celle de la mégapole égyptienne. Sur l'autoroute menant à Neuchâtel, impossible de dépasser les 10 km/h. La foule est agglutinée jusqu'à Lausanne, agitant des banderoles aux couleurs du Portugal. Ils l'attendent tous le car de la Seleçao. Deux minutes de bonheur pour trois heures de bouchons. Rien ne calmera les supporters venus en famille se planter au milieu de l'autoroute. Pas même les sirènes des ambulances rejoignant les accidents occasionnés par leur hystérie éc?urante. Là on prend des risques pour un morceau de pain, ici pour voir des stars de foot. Aucun n'est louable, mais l'un est franchement stupide.

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