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Un épisode du polar Hainard à mettre au point

Un politicien, en particulier membre d'un exécutif, obtient-il un prêt sans intérêt d'un architecte? Sort-il de la route en voiture avec un 1.6 pour mille? Une politicienne s'en prend-elle aux agents de la police locale avec un verre dans le nez? Les médias se gargarisent.

16 oct. 2010, 08:34

Neuchâtel est dans le genre gâté, Frédéric Hainard est en passe de faire oublier Valérie Garbani. Ah, le bel os, finalement plus troublant par la certitude d'avoir raison contre vents politiques et marées extraconjugales plutôt que de devoir soigner une fragile santé personnelle. Voilà qui, de nombreux matins durant, favorisa la vente au numéro! Sur le fond de l'affaire Hainard, y compris enquête fédérale ouverte récemment et dans l'attente du rapport d'une commission parlementaire, rien à dire ici.

Alors parlons TV. Le dimanche 10 octobre 2010, «Mise au point» propose un court-métrage, le deuxième épisode des «Enquêtes de l'Inspecteur Heimo». Ce n'est pourtant pas à un journaliste de dire si est coupable ou non coupable un jeune conseiller d'Etat qui a fini par démissionner mais ne semble pas vouloir se taire, assuré d'avoir raison, quelques vénielles glissades admises; et encore! L'inspecteur porte chapeau, manteau, se promène en de sombres intérieurs ou en extérieurs à nuages bas inquiétants, dans un film noir /blanc, qui fait immédiatement penser au cinéma populaire d'esprit policier d'avant 1950. L'inspecteur Heimo pose à M. Hainard et à certains témoins les questions d'un journaliste, pas celles d'un policier. Que reste-t-il de l'authenticité des réponses sans les images en couleurs de la réalité télévisuelle du reportage? Ce petit «douze minutes» est une fiction de fort bonne qualité, mais éloignée de l'information sur une curieuse affaire avec une victime et beaucoup de méchants, selon la «victime».

Pour couronner le tout, en fin d'émission, le 12 septembre, la journaliste aux commandes, flattée d'avoir en face d'elle Frédéric Hainard, le remercie d'avoir choisi «Mise au point». En France, Sarkozy décide quelle chaîne doit l'accueillir et quel journaliste doit le questionner. A la TSR, c'est l'invité qui choisit l'émission dans laquelle il apparaît! Dans ce mélange des genres, l'information risque de s'effacer devant le spectacle pourtant d'un bon niveau. Saluons l'expérience, qui se fait peut-être au détriment de l'info?

 

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