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Un chercheur de l'Université de Neuchâtel est remonté aux origines de la gentiane, il y a 165 millions d'années

La gentiane, à qui l'on a essentiellement affaire sous forme liquide dans nos contrées, est une plante dont l'histoire ne date pas d'hier. Loin des discussions de comptoir, un chercheur de l'Université de Neuchâtel lui a découvert des racines il y a 165 millions d'années.

10 juin 2015, 13:59
Les origines de la gentianne exaceae remontent à 165 millions d'années, selon un chercheur de l'Université de Neuchâtel.

Comment expliquer que des gentianes génétiquement proches se retrouvent à la fois en Afrique et en Inde? Des séquences d’ADN et la datation de fossiles ont permis d'identifier un ancêtre commun à ces groupes de plantes remontant au Gondwana, un supercontinent unique datant d'avant la dérive des continents. Cette découverte a fait l’objet d’un article co-rédigé par Jonathan Kissling, un chercheur de l’Université de Neuchâtel, qui paraît aujourd'hui dans la revue Biology Letters, a indiqué l'alma mater neuchâteloise dans un communiqué, mercredi.

Il y a 165 millions d'années, le Gondwana, célèbre supercontinent, commençait à se séparer pour former
ce que l’on connaît aujourd’hui comme l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Australie, l’Antarctique, Madagascar
et l’Inde. Par la dérive des continents, certains groupes d’espèces végétales se sont retrouvés sur des terres fort éloignées.

C’est le cas des Exaceae, un groupe de gentianes essentiellement africaines, malgaches et
indiennes, mais que l’on rencontre également en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Une plante qui a connu les dinosaures

Pour expliquer cette "migration", deux hypothèses s’affrontent. La première suggère que des graines seraient transportées au gré des courant marins ou à dos de volatiles franchissant les océans. La seconde propose que l’ancêtre des espèces actuelles existait déjà à l'époque reculée du Gondwana et qu'elles ont été dispérsée par la dérive des continents.

Jonathan Kissling et ses collègues lausannois et sud-africains en ont étudié l’histoire biogéographique. Ils ont utilisé des séquences d’ADN pour reconstruire les relations de parenté entre ces espèces et percer le mystère.

De façon inattendue, l'analyse ADN de ces plantes révèle que l’ancêtre commun des gentianes est suffisamment ancien pour soutenir une origine gondwanienne. Néanmoins, la présence de certaines espèces, en Australie ou au sud du Yémen ne peut être expliquée que par la dispersion à longue distance, leur âge étant bien trop jeune pour un scénario gondwanien.

Dès lors, il n'est pas improbable que les ancêtres de la gentiane que nous croisons aujourd'hui dans les champs, aient côtoyé les dinosaures. De quoi abreuver les adeptes du fameux dicton: "boire un coup, ça conserve". 

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