Quelles relations entretenez-vous avec les services de livraison de repas? Alors que le débat fait rage sur les conditions de travail des livreurs, «Arcinfo» a souhaité connaître la position de celles et ceux qui dégustent ces plats transportés à vélo, en scooter ou en voiture jusqu’à leur domicile.

Nous avons réalisé un coup de sonde via Instagram. En 24 heures, 74 internautes ont participé à cette petite enquête, qui n’est bien sûr pas représentative, mais qui donne une idée de ce que nos lecteurs internautes pensent de ces services, encore inexistants il y a quelques années.

Parmi les répondants, ils sont 37 (50%) à avoir coché la case «je les boycotte, Unia a raison». Il y a par exemple cet homme, qui souhaite rester anonyme, mais qui ajoute qu’il «ne veut pas encourager ce genre d’emplois précaires».

En contactant individuellement certains sondés pour en savoir davantage, il s’est avéré que plusieurs d’entre eux ne boycottaient pas activement Smood et ses concurrents, mais qu’ils n’étaient tout simplement pas utilisateurs de ces services.

Une question de conscience

Puis, il y a ceux qui le sont. 21 personnes (28% des réponses) affirment toujours laisser un pourboire au livreur. C’est le cas de Ludovic. Et c’est peut-être en partie une question de mauvaise conscience, concède-t-il au téléphone. Il donne systématiquement trois ou quatre francs. «C’est de l’argent pour lui, qui est payé au compte-gouttes. Et ça n’ira pas dans la poche de son employeur».

Ce technicien de 39 ans se fait livrer environ une fois par semaine, quand il a «la flemme» de cuisiner. Depuis environ six mois, il est un client régulier. «C’est tellement pratique. Pendant longtemps, tout le monde voulait se faire livrer son McDo à la maison. Maintenant, c’est possible. C’est un service qui répond à une vraie demande.»

Puis, il y a celles et ceux qui ont répondu comme Belen. Au cours de ces dernières années, elle a été une utilisatrice régulière de ces services de livraison. Cette apprentie de 20 ans fait partie des 9% de sondés qui ont répondu «c’est pratique, mais j’ai mauvaise conscience». «Je ne sais pas si tout est vrai, mais j’entends beaucoup parler en mal de leurs salaires et de leurs conditions de travail», développe-t-elle.

C’est pour cette raison que désormais, elle se fait de moins en moins souvent livrer à domicile. Parfois un kebab. Et parfois quand «je suis en vacances, ou avec des amis».

A Smood de mieux faire

Enfin, parmi les sondés, ils ont été neuf (13%) à affirmer ne pas donner de pourboire parce qu’ils considèrent que Smood n’a qu’à mieux les payer. Christel, 45 ans, a commencé à commander des repas depuis le début de la pandémie, «histoire d’avoir l’impression d’aller au resto».

D’abord, elle ne donnait pas de pourboire aux livreurs. Un peu par méconnaissance de ce système, nouveau pour elle. «Je n’en avais jamais donné aux livreurs de pizzas». Puis, lorsqu’elle a compris que leur salaire était misérable, elle a changé d’avis et a commencé à leur donner quelques francs.

Mais depuis quelques mois, elle a de nouveau arrêté. «Finalement, c’est à Smood de faire en sorte qu’ils gagnent mieux leur vie. Je serais d’accord de payer davantage pour ces services, si je savais que cela sert à mieux les payer. Mais en leur donnant de l’argent de main à main, on cautionne une entreprise qui compte sur nous pour améliorer leur situation. J’espère que les syndicats feront plier ces employeurs».

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