Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Tout faire pour éviter le requiem

En fin d?année, le metteur en scène français Bartabas ruait dans un bureau de l?administration à l?annonce de la diminution de ses subventions. L?Orchestre de chambre de Neuchâtel a opté pour une méthode moins cavalière, mais la colère et la douleur se lisaient aussi sur les visages des musiciens et du chef d?orchestre, hier matin. Renoncer à une sérénade de Dvorak pour prendre la parole sur le sujet délicat et brûlant des finances de l?orchestre, cela peut sembler violent. Les abonnés accepteront-ils de renoncer au remboursement de leur place de concert? Consentant ainsi à un sacrifice comparable à celui des musiciens qui ne toucheront pas de salaires...

12 janv. 2008, 12:00

Mais ce qui semble intolérable, c?est de ne pas permettre à un orchestre de qualité reconnu bien au-delà de nos frontières ? le superbe enregistrement de 2005 sur le label Musiques suisses en témoigne ? de sonner, de souffler, d?exister. Si l?orchestre meurt, notre canton sera l?un des seuls dépourvu d?une telle institution. Le pouvoir politique (Ville de Neuchâtel et canton) qui ne cesse depuis dix ans d?appeler de ses v?ux une fusion avec l?Orchestre symphonique n?apporte pas une aide financière suffisante. Le bénévolat pratiqué par ses administrateurs a vécu.

Dans le dossier des classes professionnelles du Conservatoire, l?exécutif ne propose pas de soutenir leur maintien dans le canton. Ce qui contribue à fragiliser l?édifice complexe et multiple formé aussi de chorales et d?écoles.

Quant à l?économie privée, ne perçoit-elle pas la modernité, la beauté, le luxe offerts par un orchestre aussi à l?aise accompagné de 3000 enfants que sur une partition contemporaine de Beat Gysin? Pourquoi une harpiste élégante et virtuose serait moins glamour qu?une star du tennis hurlant à la mort sur chaque revers?

«La musique est la langue des émotions», écrivait Kant. Prenons ses mots pour argent comptant.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias