Autre quatuor, venu de Memphis et de New York, Viva l'American Death Ray Music se présente comme une pièce de l'underground américain. Déjà fort de trois albums, les quatre hommes ont été à l'école du rock chez les Rolling Stones ou le Velvet Underground, mais sont manifestement aussi adeptes de l'école buissonnière.
Ayant manqué quelques leçons, ils ont retenu de leur mâtres l'essentiel: riffs efficaces, rythmiques sèches et nonchalantes, guitares mordantes et une bonne dose d'énergie débridée. Mené d'une guitare de fer par Nicholas Ray, Viva l'American Death Ray Music joue un rock primaire dont la simplicité n'a comme seule équivalence la redoutable efficacité. Pourtant, un certain manque d'inspiration érigé en concept artistique peine à convaincre sur la longueur.
Les quatre Américains n'ont pas quitté cette ligne d'un centimètre samedi soir. Jouant en combinaisons rouges, affublés de plumes ou de casques coloniaux, ils plantaient rapidement le décor: le concert serait lo-fi, bricolé et débraillé. Démarrage le pied au plancher, Viva l'American Death Ray Music allait faire revivre le punk rock à la mode des Stooges à grand renfort de guitares roboratives et de voix plaintives. Une musique binaire et kilométrique sentant la sueur, l'instinct et la bière qui assume sa décadence autant qu'elle s'en moque.
Trop décalés pour être sérieux, pas assez inspirés pour faire la révolution, les rockeurs de Viva l'Amercan Death Ray Music se complaisent dans ce paradoxe. Si l'on ne sait sur quel pieds danser, on danse tout de même et c'est bien là l'essentiel. / VTE