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Réduire la méfiance

Moins de deux ans après le refus du Parlement de dépénaliser la consommation de cannabis, la proposition revient sur le tapis. Sous forme d'initiative populaire et formulée dans des mêmes termes que ceux du projet enterré. L'espoir de ses auteurs est donc que la question aura suffisamment évolué, dans l'intervalle et jusqu'au vote du peuple, dans trois ans.

14 janv. 2006, 12:00

Les débats qui ont repris récemment à ce sujet ne semblent pas marqués par une telle évolution. On se souvient qu'en 2002, la dépénalisation du cannabis - proposée par le Conseil fédéral lui-même - avait été bloquée par une nouvelle perception du produit: non seulement il était consommé par de très jeunes gens, mais en plus sa toxicité avait décuplé. Saisi de doutes quant à la manière d'empoigner le problème, le Parlement avait préféré dire non. Le projet semblait encore marqué par une conception des années 1970-80: une «fumette» récréative, finalement pas si dangereuse. Or, différentes études tendaient à prouver le contraire. La prudente banalisation vers laquelle on s'acheminait ne cadrait soudain plus. Dépénaliser ou non, nous ne trancherons pas ici. Pour l'heure, les arguments n'ont pas beaucoup évolué et les parlementaires vont se retrouver à nouveau partagés en deux camps. Un élément pourrait toutefois, sinon rapprocher les positions, du moins réduire le taux de méfiance réciproque qui les caractérise. Cet élément est lié au terme «réglementation». Les opposants assimilent dépénaliser et libéraliser. Or, le marché de la drogue est aujourd'hui totalement libéralisé, puisqu'on peut se procurer à peu près tout. On est même au-delà: le marché est sauvage, tenu par des trafiquants prêts à fourguer n'importe quoi, sans le contrôle minimum dont bénéficie pourtant tout produit de consommation. Une réglementation est donc nécessaire. Implique-t-elle la dépénalisation de la consommation?

C'est évidemment la question à laquelle il faudra répondre. Mais partisans et adversaires peuvent au moins s'entendre sur cette nécessité et sur le fait que la situation actuelle n'est pas acceptable. / FNu

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