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Réchauffement climatique: des actions à portée de tous

La transition énergétique renvoie encore trop souvent à un sentiment de contrainte pour le citoyen. Mais des solutions simples existent pour changer ses habitudes, même avec l’aide d’un coach énergétique pour ceux qui le veulent.

14 janv. 2020, 06:00
ARCHIV - Ein Stecker wird in die Steckdose eingestoepselt am 16. August 2002. - Die Wirtschaftskommission (WAK) des Nationalrates hat am Mittwoch, 15. Oktober 2008 mitgeteilt, dass ein dringliches Bundesgesetz ungerechtfertigte Preiserhoehungen im Gefolge der Strommarktoeffnung verhindern soll. Dies hat die WAK mit 17 zu 0 bei 4 Enthaltungen an ihrer Sitzung vom Dienstag beschlossen. (KEYSTONE/Gaetan Bally)

Une dynamique est en train de s’installer. Au-delà des manifestations de la grève du climat et de la vague verte lors des dernières élections fédérales, de nouveaux comportements se font jour, avec à la clé l’apparition d’activités économiques inédites. Les signaux montrant l’urgence d’agir se multiplient, les incendies de forêts en Australie constituant les derniers stigmates en date.

«Nous avons trop longtemps gaspillé les ressources énergétiques», lâche Stefano Benagli, délégué à l’énergie de la Ville de Neuchâtel. L’enjeu consiste à créer les conditions-cadres pour aller plus vite, sachant que l’isolation des bâtiments, l’amélioration des transports publics et l’énorme potentiel des énergies renouvelables – comme le solaire – constituent autant de clés d’améliorations. Tout comme la sensibilisation des citoyens, jeunes et moins jeunes, pour les accompagner vers le changement.

«Il faut commencer par expliquer comment entrer dans la black box de l’énergie», souligne François Dreyer, consultant et fondateur du site consomd.ch. «Il est important de comprendre ce que l’on consomme, dans la mesure où 90% de la population ne le sait pas. Longtemps, on s’est contenté de chercher à économiser sans comprendre pourquoi.» Pour progresser, chacun doit disposer des informations lui permettant de se montrer curieux, histoire de pouvoir «cerner sa consommation».

Ne pas culpabiliser

François Dreyer propose une approche revenant aux fondamentaux, afin que les gens puissent prendre de bonnes résolutions. «Poser le décor pour agir, tout en ayant à l’esprit que viser la neutralité carbone est très ambitieux», résume celui qui a travaillé longtemps pour une entreprise énergétique. 

L’objectif est réalisable par trois moyens, à commencer par le recours aux énergies renouvelables: que l’on parle de chauffage, de mobilité, d’électricité ou d’eau, il s’agit d’abord de quantifier pour potentiellement faire appel à d’autres sources d’énergie, comme le solaire. Seconde piste: chercher à accroître l’efficience énergétique, «à confort équivalent ou amélioré», en augmentant l’isolation des bâtiments. Enfin, favoriser les économies d’énergies liées au comportement de tout un chacun.

Concernant ce dernier aspect, François Dreyer déplore vivement le fait que les messages à destination des consommateurs soient trop souvent culpabilisants. «Il y a beaucoup de communication, mais sans grand effet», regrette-t-il. Pour lui, il faut abandonner les théories pour aller vers le concret. «Permettre à chacun de poser son sac à dos de culpabilité» parce qu’il roule en voiture ou qu’il ne se sent pas concerné.

Car des actions simples pour s’améliorer existent: l’utilisation systématique de LED par exemple, permet d’économiser entre 15 et 20% de sa consommation d’électricité; quantité de petites astuces permettent également d’optimiser l’utilisation de son réfrigérateur et de son congélateur, de son lave-vaisselle ainsi que de ses lave-linge et sèche-linge; éteindre le mode veille des appareils ou, plus basiquement, reprendre l’habitude de chauffer son eau avec une bouilloire sur une plaque de sa cuisinière constituent aussi des moyens faciles d’agir. 

Aussi pour les entreprises

Le message à l’adresse des particuliers vaut aussi pour les entreprises, et ce depuis le Protocole de Kyoto en 1997. «La transition énergétique est un sport collectif», illustre Jean-Luc Renck, chargé de communication pour la Suisse romande à l’Agence de l’énergie pour l’économie (Aenec). «Le sentiment, assez largement répandu, veut que l’on croit, à tort, que le véritable impact viendra de l’action des autres», déplore-t-il. Et les autres, ce sont les entreprises très souvent.

Celles-ci sont soumises à des objectifs pour réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre, sous l’égide de la Confédération. «Souvent considérées comme des boucs émissaires, l’industrie et l’économie sont au travail depuis 20 ans et auraient beaucoup à raconter», note Jean-Luc Renck. Selon lui, les entreprises ont un rôle d’émulation à jouer. Les 4000 participants au programme ont généré en 2019 des économies de 3300 gigawattheures et 650 millions de francs (hors nouvelles mesures).

Mieux vaut y aller par paliers et combattre les idées reçues, afin d’effacer le sentiment d’impuissance ressenti par le consommateur envers le réchauffement. Une problématique qui se retrouve dans la question de l’influence de la petite Suisse sur le plan mondial. Jean-Luc Renck y voit une action de fond: «Le mouvement pour devenir plus efficient entraîne un courant d’innovation dans le pays.» Et le modèle helvétique, fondé sur la fixation d’objectifs, intéresse des Etats comme la Chine, l’Allemagne ou le Mexique.

Philippe Lebet

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