Ce qui était tant redouté il y a quatre ans est aujourd'hui devenu réalité: Neuchâtel devra faire avec la concordance. L'exécutif de droite (trois PLR et deux PS) devra convaincre un législatif à majorité de gauche. Il devra le faire non pas dans une période de beau temps, mais au plus fort de la tempête engendrée par la crise mondiale.
Jean Studer, Gisèle Ory, Frédéric Hainard, Claude Nicati et Philippe Gnaegi devront réussir, ensemble, ce qui aujourd'hui peut paraître impossible: ficeler des projets communs et ambitieux, puis les défendre becs et ongles devant un Grand Conseil de gauche, forcément hostile aux idées d'un Conseil d'Etat de droite. Très vite, des tensions apparaîteront au Château, peut-être même déjà lors de la répartition des départements qui doit se faire ces prochains jours. Les libéraux-radicaux, tout auréolés de leur reconquête devront se faire violence pour ne pas piquer les finances à Jean Studer et pour ne pas se débarasser de la santé comme on jette une chaussette sale.
Mais ce premier test passé, nombreuses seront les embûches. A commencer par l'inexpérience des quatre nouveaux ministres qui pèsera lourd dans la balance. Car la période difficile que vit aujourd'hui la population neuchâteloise ne saurait s'embarasser d'hésitations, de tergiversations et de trop longues consultations. Le gouvernement doit réussir un monumental exploit pour sortir le canton de son ornière: faire très vite et très bien quelque chose de très difficile. /adx