Les 22 employés de l'Hôpital de La Providence licenciés avec effet immédiat lundi jugent leur licenciement abusif. Ils ne comptent pas se laisser faire et vont déposer un recours.
"Etre licenciés en exerçant un droit constitutionnel est une première en Suisse, et cela se passe 'encore' dans le canton de Neuchâtel", ont-ils indiqué dans un communiqué.
Constances des revendications
"Nos revendications ont toujours été les mêmes, à savoir le maintien de la CCT Santé 21, maintien de tous les postes et la non-externalisation de services. En ce sens, notre grève est basée sur nos conditions de travail" ont-ils rappelé.
Ils dénoncent le fait que leur employeur, durant des entretiens individuels, ait voulu leur faire porter le poids d'une grève politique. Ils dénoncent aussi ce qu'ils appellent "les manigances" du conseil de fondation de l'hôpital visant à préparer le terrain au groupe Genolier.
Ce dernier a signé le 17 décembre un accord en vue de la reprise de l'hôpital dès le 1er janvier de cette année. L'accord n'est en revanche pas encore finalisé.
Solidarité
Les 22 personnes licenciées condamnent "le mépris" de la direction de l'hôpital: ce dernier a annoncé leur licenciement aux médias avant de les informer.
Elles ont confirmé avoir l'intention de faire recours contre leur licenciement. Elles remercient enfin 66 de leurs collègues non-grévistes ayant signé le week-end dernier une lettre de soutien dont la direction "n'a pas tenu compte".
Lundi, lors d'une conférence de presse express de quelques minutes, le président de la fondation de La Providence Antoine Wildhaber a lu un communiqué annonçant le licenciement des 22 collaborateurs. Il a refusé de répondre aux questions des médias.
Le porte-parole de la fondation Benoit Couchepin a juste relevé que la situation était extrêmement tendue.
71 jours
La direction a licencié les protestataires qui avaient refusé de reprendre le travail le 31 janvier. Elle a indiqué qu'elle ne pouvait pas "indéfiniment" tolérer une grève qu'elle estime illégale. Le licenciement collectif est tombé alors que les protestataires en étaient à leur 71e jour de grève.