(LEXPRESS/LIMPARTIAL.CH 17H35) Le Ministère public de Neuchâtel a exigé mercredi des peines de prison avec sursis envers deux anciens gestionnaires de fortune de l'UBS accusés de gestion déloyale. Il a demandé l'acquittement d'un troisième prévenu.
Le Tribunal pénal économique de Neuchâtel rendra son jugement jeudi dans le cadre de cette affaire. Les trois prévenus, dont le procès s'est ouvert mardi, sont accusés d'avoir attribué tardivement aux numéros de compte concernés des achats de positions à la hausse ou des ventes à découvert. Des parents et des proches des trois gestionnaires auraient ainsi réalisé des bénéfices, alors que d'autres clients ont perdu beaucoup d'argent. Dénoncés par l'UBS, les faits incriminés se sont produits entre 1994 et 1997. La banque a versé à ce jour 4,2 millions de francs aux clients jugés victimes de malversations.
Deux ans de réclusion
Lors du réquisitoire, le substitut du procureur a demandé une peine de deux ans de réclusion envers le principal accusé, ancien sous-directeur de la succursale de l'UBS à Neuchâtel, licencié en 1998. Sans s'opposer à l'octroi du sursis, il a exigé aussi une sanction de 60 jours-amende à 133 francs (8000 francs au total). A l'encontre d'un deuxième accusé, qui a reconnu partiellement les faits, le Ministère public a requis une peine 15 mois de réclusion, avec sursis pendant deux ans. Pour ce prévenu, le réquisitoire inclut une sanction de 45 jours-amende à 111 francs, soit une amende de 5000 francs au total.
Acquittement demandé
Le substitut du procureur a demandé l'acquittement d'un troisième accusé. Selon lui, les malversations présumées n'ont pas chez celui-ci le caractère systématique révélateur d'un traitement de faveur envers certains clients. Pour le substitut, il n'y a pas de corrélation entre les pertes des uns et les gains des autres. Pour les deux accusés jugés coupables d'abus de confiance, le Ministère public a relevé les stratégies de placement incohérentes adoptées le même jour sur le même marché. Selon le substitut, les prévenus n'ont pas agi sur ordre des clients, comme ils le prétendent, mais avaient carte blanche dans la gestion des avoirs. Approbation
Les avocats de l'UBS, partie plaignante, ont soutenu le réquisitoire. Sans se prononcer sur la quotité de la peine, ils ont tenté de démontrer que les actes incriminés ne se limitaient pas à l'abus de confiance. Ils ont demandé au tribunal de retenir aussi les délits de gestion déloyale et de faux dans les titres. L'un des avocats de l'UBS a comparé les actes des accusés à un jeu de tiercé truqué. Les prévenus attendaient que l'issue de la course du jour se dessine sur le marché des options pour décider quels parieurs avaient misé sur le bon cheval et lesquels avaient choisi le mauvais. Plaidoiries
L'audience du procès devait se poursuivre jusqu'à jeudi matin avec les plaidoires de la défense. Dans son verdict, le tribunal devra dire si les accusés ont délibérément retardé l'imputation de leurs opérations financières à des numéros de compte sous gestion, dans le but de favoriser certains clients. (ats)