Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Prévoyance vieillesse: que faut-il changer?

Dans le cadre de la campagne pour les élections fédérales du dimanche 20 octobre, nous avons demandé à certains candidats en lice dans le canton de Neuchâtel de s’exprimer sur des questions de politique nationale. La prévoyance vieillesse fait aujourd’hui l’objet du dernier des sept face-à-face publiés dans le cadre des débats. Que faut-il changer dans ce domaine? Nathalie Schallenberger (PDC) et Dimitri Paratte (Solidarités) en débattent.

10 oct. 2019, 17:00
Alors que des perturbations menacent, le financement de la prévoyance vieillesse divise la classe politique.

Nathalie Schallenberger (PDC): «Un assainissement durable est indispensable»

L’idéal serait qu’on augmente les retraites et qu’on travaille moins longtemps. Ce concept reste utopique tant que le financement de la prévoyance vieillesse reste dépendant des cotisations. En effet, l’évolution de la démographie et de la durée de vie a pour effet d’augmenter le nombre des retraites, en même temps que diminue la masse des cotisations pour les financer.

Il faut donc repenser le financement de l’AVS et faire en sorte qu’aucune personne à la retraite se trouve sans un revenu qui couvre au moins son minimum vital. L’adoption récente du projet AVS-fiscalité a donné un peu d’oxygène à l’AVS. Mais un assainissement structurel durable est indispensable. Qui doit se construire en parallèle avec la réforme du 2e pilier. Au départ à la retraite, c’est le montant des prestations des deux piliers qui compte. Pour le PDC, le maintien du niveau des rentes doit être assuré par les deux piliers.

Les divers modèles de financement des deux piliers constituent la clé du succès du système de prévoyance. La combinaison entre solidarité et obligation lui confère une stabilité.

Dans la mesure où il continuera à reposer en grande partie sur les travailleurs et les employeurs, il faut que la réforme soit concertée avec les partenaires sociaux dans le souci prioritaire qu’il n’y ait plus de pauvres à la retraite, que le niveau des rentes soit financé de façon réaliste et que les sacrifices demandés aux employeurs restent compatibles avec les contraintes de leurs exploitations.

Le PDC jouera à n’en pas douter et comme d’habitude son rôle d’arbitre dans l’inévitable affrontement gauche-droite.

Dimitri Paratte (Solidarités): «L’intégration de la LPP dans une AVS renforcée»

Se reposer durant nos vieilles années est une formidable conquête des luttes du 20e siècle. La retraite est un pilier de la redistribution des richesses entre les générations et les classes sociales. Dans un pays aussi riche que la Suisse, la question de la retraite est plus politique que technique: nous sommes capables de payer un système de retraite qui garantisse une vie digne dans la vieillesse à toutes et tous!

La droite et les patrons veulent nous faire travailler des années de plus et augmenter l’horaire de travail hebdomadaire. Pour Solidarités, ce sera toujours non à la baisse des rentes ou à l’augmentation de l’âge de la retraite car nous voulons un système de retraite égalitaire pour tou.te.s!

La LPP est risquée et dangereuse puisque fondée sur la spéculation boursière. C’est aussi un moteur de la destruction de l’environnement, les 1000 milliards sous gestion peuvent être investis dans l’exploitation des fossiles. La prévoyance professionnelle verse des rentes de misère aux bas salaires et discrimine les femmes en versant des rentes 37% inférieures à celles des hommes.

La précarité de l’emploi dès 55 ans, le chômage et la crise écologique demandent la réduction du temps de travail tout en garantissant les salaires. L’AVS est sûre et juste, elle prend et donne à chacun et reconnaît les années de soins aux enfants. Cependant, les rentes trop faibles doivent être augmentées. Nous défendrons à Berne l’intégration de la LPP dans une AVS renforcée fondée sur la cotisation salariale et la solidarité.

Baisse du temps de travail, partage du travail et de la richesse, voilà le modèle que nous défendons!

Votre publicité ici avec IMPACT_medias