Président gremlin et zombie malais

La huitième édition du Festival international du film fantastique de Neuchâtel (Nifff) rend hommage au gore potache italien et à un pionnier du gothique nippon. On pourra même y voir un film macédonien en compétition officielle. Et qu'arrivera-t-il si on le nourrit après minuit? Le cinéaste américain J? Dante présidera le jury international de la 8e édition du Festival du film fantastique de Neuchâtel (Nifff). Ses gremlins marquèrent une génération de dévoreurs de bobines, devenus programmateurs de cinéma. L'auteur de «L'aventure intérieure» entra cinéma avec un film de sept heures composé d'extraits de classiques des années 1950. Dévotion pour l'histoire oblique et sulfureuse du septième art, la ligne convient au Nifff qui présentera du 1er au 6 juillet, une plongée glauque dans le monde de l'Italie anxiogène avec une large sélection du meilleur du pire du genre Giallo avec un orgasme signé Umberto Lenzi et le premier chef-d'?uvre de Dario Argento.

13 juin 2008, 12:00

Dante, adepte du discours anticonsumériste et antimilitariste, retrouvera un autre subversif, George Romero, pape du film de zombie et habitué du festival. En chair, en os et en lunettes à verre épais, il présentera «Diary of the Dead», cette année en compétition officielle. Une catégorie qui propose douze films venus de onze nations différentes. «Rendez ce qui ne vous appartient pas. Soyez respectueux...», dit en creux le cinéaste macédonien Milcho Manchevski. On y retrouvera un western spagetthi traqué par la sauce soja de Takashi Miike. Le comédien Denis Lavant dans la..., non dans un triptyque autour de Tokyo et bien dans «Merde» signé Leos Carax. Trois crétins et une blonde irascible dans un film anglais de Paul Andrew Williams. Des vampires suédois fascinés par Ingmar Bergman dans «Let the Right One In». Et même venus de Norvège des McGyver pervers. Mais qui y a-t-il dans la caisse à outils? «Un Jorgen plutôt mou du genou», assure Patrick Syversen en 78 minutes. Les amateurs de nature iront en sifflotant vers «Sparrow», littéralement moineau, du Hong Kongais Johnnie To et se retrouveront face à un pickpocket aux poches plus remplies que Robert Bresson. Un des phares de la compétition asiatique. On nous annonce aussi un Romero malaisien planqué dans le village banane.

Pente glissante que devrait suivre aussi le liquide amoureux déversé entre les cuisses du «Cabaret des filles perverses», pour l'hommage rendu au producteur suisse Erwin C. Dietrich. Le festival entend aussi délivrer Nakagawa Nobuo,ionnier de l'esthétique gothique japonaise de l'oubli. Le Nifff promet aussi punks en kilts, agents secrets flegmatiques et trois minutes de Lars Von Trier. / ACA