Le Conseil d'Etat a dressé un bilan réjouissant du Projet jeunes, accepté en décembre 2006 par le Grand Conseil, hier au château de Neuchâtel. Ce projet d'insertion professionnelle des moins de 30 ans à l'aide sociale a duré plus de deux ans (2007-2009). Plus de 400 dossiers ont été annoncés par les services communaux, 215 jeunes ont été suivis par des coaches, 78 personnes ont trouvé un emploi (au moins 12 mois) et quarante un apprentissage. Faute de places, des solutions transitoires ont aussi été proposées. Un fonds doté de 4,4 millions de francs a été créé pour financer les mesures - coordination, encadrement, suivi et prévention - via une loi entrée en vigueur le 1er janvier 2007.
Pour la conseillère d'Etat Gisèle Ory, cheffe des Affaires sociales, «le bilan est intéressant et la collaboration excellente entre les trois départements (Economie, Education et Affaires sociales). Les échanges ont été riches de sens. Nous voulons poursuivre l'expérience. Il est crucial de trouver des places en suffisance pour les personnes en situation précaire ou de rupture. Contrairement à l'idée reçue, nous sommes plus restrictifs pour les jeunes à l'aide sociale par rapport aux autres cantons. A Neuchâtel, ils reçoivent moins.»
Son collègue Philippe Gnaegi, chef du Département de l'éducation, de la culture et des sports (Decs), ajoute: «Nous ne voulons pas de jeune laissé de côté ou sans formation. Il faut travailler en amont et mettre la priorité sur la formation. Ce sont des jeunes qu'il faut bien encadrer. Parfois même les tirer du lit!» Pour Jacques-André Maire, conseiller stratégique au Decs, «nous visons l'insertion des jeunes par une meilleure coordination des mesures existantes. Eviter qu'un jeune soit baladé, ou se balade, d'une mesure à l'autre...»
Aujourd'hui, le Conseil d'Etat propose d'intégrer le dispositif d'insertion dans le cadre du «Case management formation professionnelle», concept soutenu par l'Office fédéral de la formation professionnelle et de la technologie jusqu'en 2012. Dans ce cadre, la Confédération finance 1,5 poste. Elle a déboursé 20 millions sur trois à quatre ans pour la mise en uvre d'un concept global de formation professionnelle dans les cantons initié en 2006 par Doris Leuthard. Son but? Permettre à chaque jeune d'achever une formation professionnelle initiale.
Le Conseil d'Etat proposera cet automne au Grand Conseil d'investir, dès 2013, un million par an dans l'insertion professionnelle des moins de 30 ans. «C'est une économie d'investir dans l'insertion des jeunes à l'aide sociale», déclare Philippe Gnaegi. «L'intégration de 66 jeunes permet une économie d'un million par an sur l'aide matérielle - 15 000 francs en moyenne par jeune et par an - et nous espérons en intégrer davantage.» Une économie approximative de 1,6 million a pu être réalisée sur les charges d'aide matérielle pour 2007 et 2008 estime le Conseil d'Etat. /bwe