Président du comité d'initiative, Daniel Ziegler présente la démarche comme un troisième axe d'amélioration des recettes fiscales cantonales.
Les deux premiers étant l'optimisation des rentrées effectives et une réforme du système actuel. Ce qu'il résume par «revenir sur les cadeaux fiscaux» consentis dans les années nonante. «Mais il y a un obstacle majeur: avec les mécanismes de frein aux dépenses et aux recettes fiscales, qui requièrent une majorité qualifiée au Grand Conseil, la droite a une minorité de blocage.» Dans ce contexte, ajoute-t-il, le Conseil d'Etat est condamné à multiplier les économies.
Elles se font sur le dos des plus défavorisés, se sont insurgés hier les participants au comité, issus des syndicats, des partis de gauche (moins le PS) ou d'associations comme Attac. C'est bien parce qu'il y a aujourd'hui «dissymétrie des sacrifices» - dixit Rémy Cosandey, président de l'Union syndicale neuchâteloise - qu'il faut chercher une solution provisoire visant à «lisser» les années les plus difficiles.
Dès 2008 en particulier. En demandant aux quelque 2200 fortunes imposables supérieures au million de francs une participation jugée raisonnable (de 0,1 à 0,9% pour les fortunes entre 1 et 2 millions, 1% au-delà de 2 millions), l'Etat recueillerait 51,5 millions de recettes supplémentaires - estimation sur la base des chiffres de 2004. Le tout pendant quatre ans, ce qui représente une manne supérieure à 200 millions.
La liste des mouvements associés à la pêche aux signatures n'est pas close. S'élargira-t-elle au Parti socialiste? Daniel Ziegler ne le pense pas. «La direction cantonale ne désire pas se joindre au comité, car elle craint que la droite y voie une déclaration de guerre. Surtout à un moment où la gauche cherche à convaincre certains élus bourgeois de la suivre dans ses efforts de réforme fiscale.»
Autre question, subsidiaire: et les craintes de fuite des grosses fortunes? «Un mythe». La réalité, en revanche, c'est le risque d'appauvrissement d'une partie de la population. Ce qui fait dire aux membres du comité que leur initiative «arrive politiquement au bon moment: Si une telle proposition ne passe pas maintenant, elle ne passera jamais». / SDX