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Pour la première fois, le Laténium dévoile sa face cachée au public

Dès vendredi prochain, le public aura accès à la face cachée du Laténium. Autrement dit son dépôt visitable, où dorment des centaines d'objets récoltés lors des fouilles archéologiques menées dans le pays de Neuchâtel. Parce que ceux qui sont exposés en permanence au musée ne représentent qu'une infime partie des trésors amassés depuis 150 ans. Des objets. Des dizaines d'objets. De la céramique, de la vaisselle, des outils, des armes. Entiers ou réduits à d'infimes fragments, recueillis depuis le milieu du XIXe siècle dans le sous-sol neuchâtelois, puis traités, classés, répertoriés. C'est ça, la face cachée du Laténium. A partir du 1er juin, et jusqu'à fin décembre, le public aura accès à cette partie habituellement inaccessible du prestigieux musée d'archéologie d'Hauterive-Champréveyres.

28 mai 2007, 12:00

C'est un peu à cause des Celtes que le Laténium ouvre ses entrailles. Comme cette année coïncide avec le 150e anniversaire de la découverte du site de La Tène, les responsables du musée ont décidé, maintenant déjà, de mettre en valeur leur dépôt visitable. Mème si tout n'y est pas encore terminé. Pour Beat Arnold, chef de l'Office et Musée d'archéologie, il y en a encore pour cinq à dix ans de travaux pour «une mise en place complète», travail qui est mené parallèlement à l'inventaire et au catalogage des collections.

Année des Celtes oblige, l'accent a été mis sur les périodes concernées, en particulier les deux âges du Fer (Hallstatt, de 800 à 450 av. J.-C., et La Tène, justement, de 450 à 20). On y découvre, sur des étagères, protégés par des vitrines et éclairés par des néons, des dizaines et des dizaines d'objets témoins du passé de la région. «C'est un complément indispensable à la collection permanente», insiste Beat Arnold, qui ajoute: «Nous présentons une masse de matériel, juste pour le plaisir des yeux. Si le visiteur veut en savoir plus, nous le renvoyons à l'exposition permanente.» Où des objets parfois analogues sont «mis en scène», dans le souci d'un vrai discours archéologique.

«Si nous avons le choix entre présenter 20 ou 200 objets, c'est toujours la seconde option que nous retiendrons», poursuit l'archéologue, qui rappelle qu'un dépôt (celui du Laténium a été prévu dès la conception du musée) est d'abord un espace protégé. C'est là qu'on stocke un maximum de mobilier. C'est là qu'on planquerait, en cas de conflit, les pièces de la collection permanente... «Il faut toujours conserver une partie disponible», sourit-il. Y compris pour ce qui reste à découvrir. Se doutaient-ils, les archéologues neuchâtelois, que les travaux autoroutiers leur permettraient de décupler leurs collections en 30 ans?

Le regard posé sur les minuscules silex extraits de la grotte de Cotencher, alignés et consciencieusement numérotés, Matthieu Honegger sourit à son tour. Le directeur du Laténium voit dans cette présentation «quantitative» un clin d'?il à la muséographie d'antan, qui contraste avec le reste du musée. «Mais c'est un privilège de pouvoir voir tout ce matériel», renchérit Beat Arnold. Lui, en tout cas, est persuadé que cette ouverture - même limitée à sept mois - contribuera à renforcer le rayonnement du Laténium. Et cela bien au-delà de la région neuchâteloise.

Pourrait-on donc ouvrir ce dépôt en permanence? «En tout cas lors d'événements particuliers, comme les journées du patrimoine, par exemple. Mais tout le temps, ça paraît difficile. Cela pourrait nous empêcher de travailler.» / SDX

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