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Point de vue de Pierre Bühler: "Les pauvres et les riches"

"On continue de réduire les prestations sociales pour les pauvres", déplore le théologien Pierre Bühler. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

20 avr. 2018, 12:01
En 2016, la pauvreté a touché 7,5% de la population, soit 615 000 personnes, dont 140 000 avec une activité professionnelle (les «working poors»). Ils sont contraints de faire appel à l'aide sociale.

On vient d’annoncer la nouvelle: une statistique fédérale montre qu’il y a de plus en plus de pauvres en Suisse. En 2016, la pauvreté a touché 7,5% de la population, soit 615 000 personnes, dont 140 000 avec une activité professionnelle (les «working poors»).

Cela m’a rappelé qu’il n’y a pas si longtemps, on pouvait lire dans nos journaux que les Suisses sont «pleins aux as»: avec une fortune moyenne par adulte de 528 000 francs, ils étaient en 2017 les plus riches au monde. D’ailleurs, ici aussi, la tendance est à la hausse: 53 000 personnes ont une fortune de plus de cinq millions, une augmentation de 13% par rapport à 2016, et on suppose qu’ils seront 64 000 en 2022!

Un tel clivage m’est insupportable, et encore bien plus le fait qu’il ne cesse de croître! Mais on continue de protéger les riches de trop d’impôts, et on continue de réduire les prestations sociales pour les pauvres, les soupçonnant d’abuser des deniers de l’État…

Le prophète Natan avait raconté la parabole suivante au roi David (2 Samuel 12): «Il y avait deux hommes dans une ville, l’un riche et l’autre pauvre. Le riche avait force moutons et bœufs. Le pauvre n’avait rien du tout, sauf une agnelle, une seule petite, qu’il avait achetée. […] Elle mangeait de sa pitance, elle buvait à son bol, elle couchait dans ses bras. Elle était pour lui comme une fille. Un hôte arriva chez le riche. Il n’eut pas le cœur de prendre de ses moutons et de ses bœufs pour apprêter le repas du voyageur. Il prit l’agnelle du pauvre et l’apprêta pour l’homme venu chez lui.»

Cette petite histoire s’applique bien à notre sujet: dans cette logique, la pauvreté ne peut qu’augmenter. Mais selon l’OFS, cette hausse est «comprise dans la marge des fluctuations statistiques».

Donc, pas de soucis, tout va bien, dormez tranquilles!

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