La Ville de La Chaux-de-Fonds vient de présenter un budget 2020 déficitaire alors que la conjoncture économique est bonne.
La plupart des collectivités locales de l’Arc jurassien sont elles aussi dans le rouge alors que 13 000 frontaliers y trouvent du travail chaque matin.
Que se passe-t-il? L’effet frontière ne serait-il plus aussi positif que celui qu’on disait? Les entreprises suisses engagent en effet une main-d’œuvre française formée, et de qualité, et les Français trouvent en Suisse emplois et salaires.
Ce co-développement repose sur un principe dit «gagnant-gagnant». Or les villes restent pauvres. C’est donc que le modèle a sa fragilité et que ses bénéfices s’évaporent. Un effet pervers doit bien miner le système.
Les villes frontières seraient en mesure de capter les bénéfices de l’économie résidentielle.
Récemment, le Forum transfrontalier a analysé dans son 9e Cycle thématique ce déséquilibre qu’il a présenté à la Chambre de commerce et d’industrie du Doubs, le 25 novembre dernier, à Pontarlier. Il faut réinventer le modèle transfrontalier, a-t-il été conclu.
Ce modèle devrait reposer sur une zone et non plus sur une ligne. Ainsi les villes frontières seraient en mesure de capter les bénéfices de l’économie résidentielle des employés et des patrons qui, actuellement, les égarent à Genève, à Paris, en Franche-Comté, soit loin du lieu qui les aura produits.
Les collectivités locales suisses retrouveraient dans l’imposition du commerce local l’intérêt de leur production. Cette économie dite «résidentielle» corrigerait ainsi les effets pervers de l’économie «productive». Nouveau modèle, nouveau paradigme transfrontalier.