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Point de vue de Denis Müller: «La haine mal placée de la religion»

«Certains détracteurs du christianisme sont naïfs: ils pensent que les chrétiens se prennent pour des saints», écrit Denis Müller, théologien et éthicien. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

24 sept. 2018, 14:00
"Les chrétiens, tous les chrétiens, sont d’abord des pécheurs", écrit le théologien et éthicien Denis Müller..

Il existe des personnes qui détestent la religion en général, le christianisme et les Eglises en particulier du seul fait de leurs contradictions manifestes. Le pire est quand les dogmes sont contredits par les comportements et par les faits ou quand ces mêmes dogmes s’avèrent incompatibles avec la simple raison.

Si nous voulons adopter le point de vue de l’apologète intelligent et prendre la défense de la religion et du christianisme dans ce qu’ils ont de meilleur, nous nous heurtons à notre tour à une terrible contradiction. Devant les crimes pédophiles, les Eglises ne peuvent que dire la vérité, la rendre publique et demander pardon. Les violences commises par les chrétiens au cours des siècles sont bien établies, et pas seulement dans un lointain passé: les guerres de religion, le racisme (antisémitisme, apartheid, persécution des migrants, etc.), l’antiféminisme, autant de douloureuses atteintes aux droits de l’homme et à la dignité humaine telle qu’elle ressort de l’Evangile bien compris.

Mais certains détracteurs du christianisme sont naïfs: ils pensent que les chrétiens se prennent pour des saints. Or les chrétiens, tous les chrétiens, sont d’abord des pécheurs. Certains non-chrétiens voudraient que les chrétiens soient parfaits et ils leur en veulent terriblement de n’être que des pécheurs.

On peut constater aujourd’hui une haine pathétique des chrétiens (pas seulement en Orient), de la part de personnes portées à l’idéalisation de ces mêmes chrétiens. Les chrétiens devraient être purs, parfaits, absolus. Et tant qu’ils ne le seront pas tous, ce sera la preuve que le christianisme est faux, menteur, sans fondement. J’essaie de défendre au contraire un christianisme imparfait, ouvert, contradictoire, ce qui veut dire une religion humaine, humaniste, humanisante.

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