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Point de vue de Claude-Alain Kleiner: "Monsieur Germain, le cheval et la mouche"

"Le plaisir de se rendre à l’école dépend de l’enseignant, de son plaisir à accueillir ses élèves", écrit le pédagogue Claude-Alain Kleiner. Découvrez son point de vue: comme d’autres personnalités locales, nous l’invitons à s’exprimer régulièrement sur des sujets d’actualité.

21 août 2018, 12:01
A l'heure de la rentrée scolaire, le pédagogue Claude-Alain Kleiner livre une réflexion sur le plaisir et l'intérêt d'aller à l'école.

Ce mot d’un élève à son institutrice: "Merci pour cette belle année, j’ai eu beaucoup de plaisir à venir à l’école et à apprendre des choses intéressantes!"… Le plaisir! Notion qui résonne comme un anachronisme en ces temps de pesanteur administrative parasitant une architecture scolaire vieillissante. Le plaisir, notion essentielle permanente, cœur de la relation pédagogique entre le maître et l’élève.

"On ne fait pas boire un cheval qui n’a pas soif!", entend-on parfois. Horrible déterminisme synonyme d’aveu d’impuissance d’une école républicaine. Certes, tous ne vont pas atteindre les mêmes objectifs, mais tous vont réussir! A leurs niveaux respectifs… Il s’agit d’inoculer à tous ce plaisir d’aller à l’école. C’est ce qui permet à chacun d’entrer dans les apprentissages, d’accéder à la connaissance, de devenir curieux et, ainsi, de rencontrer la culture! Cette confiance participe de la construction de l’estime de soi ouvrant l’accès au bonheur de vivre. Impossible de grandir, de s’inscrire dans une société, de réussir sa vie si l’on n’a pas éprouvé du plaisir à appréhender des savoirs nouveaux.

Les savoirs… Non pas tant cet inventaire de notions rangées artificiellement dans des programmes désincarnés des réalités. Car, à l’évidence, "on n’attrape pas des mouches avec du vinaigre!"…

Le plus souvent, le plaisir de se rendre à l’école dépend de l’enseignant, de son plaisir à accueillir ses élèves. Ce plaisir intense né du bonheur à les voir progresser, à leurs rythmes. A l’image de Monsieur Germain, auquel Camus adressa cette lettre, lors de la remise du Prix Nobel: "…sans cette main affectueuse tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé…"

La réussite et ses plaisirs, au prix d’efforts parfois considérables, déterminent la vie. 

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