Sur les coups de 22h, les premiers accords acoustiques de «Alors regarde» déchaînaient hystérie et mouvements de foule dans le public, avant même que Patrick Bruel ne fasse son apparition, ce qui n'allait pas tarder, tout sourire. En effet, il semblait content d'être parmi les premiers à fouler cette scène et le public le lui rendait bien. Commençait alors un enchaînement de tubes, de «Je m'attendais pas à toi» à «Décalé». L'un des moments forts du concert était un «Je te le dis quand même», entonné seul au piano et repris d'une seule voix par la foule.
On n'allait pourtant pas assister à une exploration systématique de son répertoire, car Patrick Bruel était fort loquace en ce samedi soir, aimant à raconter ce qui l'avait inspiré pour telle ou telle chanson, mais aussi à plaisanter et se tourner en dérision. Un humour bienvenu, tant il est vrai que les thèmes de ses chansons sont récurrents et pourraient frôler par moments la mièvrerie.
Mais un choix de titres bien senti lui a permis d'éviter de tomber dans ce piège, donnant tantôt dans le sentimentalisme, tantôt dans la légèreté ou apportant une touche plus électrique. Il a même osé quelques escapades du côté de la politique, un domaine qui n'est peut-être pas celui qui lui sied le mieux.
En deux heures de concert, Patrick Bruel a enchanté un public déjà tout acquis à sa cause, inaugurant de belle manière le stade de la Maladière. S'il n'occupe plus le devant de la scène de la chanson française squattée par des jeunes au talent à confirmer, Bruel a quant à lui fait ses preuves depuis belle lurette et ce concert en était une de plus. Il a pu compter sur son charisme et un répertoire riche pour assurer une performance qui avait de quoi convaincre les sceptiques. / VDT