«Il y a eu suffisamment de morts en Suisse à cause des armes pour ne pas en rester là! Dans le canton de Neuchâtel, le taux de dépôt volontaire des armes à l’arsenal est de 0,7%. C’est quatre à cinq fois moins qu’à Genève. Ce n’est pas suffisant, le Conseil d’Etat ne peut pas se satisfaire des mesures mises en place!»
Mardi soir, la députée socialiste Monika Maire-Hefti a bataillé ferme pour inciter le canton à prendre plus au sérieux la question des armes en circulation. Elle s’est dit clairement déçue de la position du Conseil d’Etat, qui «n’a fait aucune promotion pour la remise volontaire des armes».
Seules 27 armes déposées
Depuis 2010, les personnes astreintes au service militaire peuvent déposer leur arme à l’arsenal de Colombier. Une mesure obtenue grâce à une motion du PS, qui demandait au Conseil d’Etat d’agir pour prévenir les accidents. Mais cette mesure n’a pas franchement de succès. Seules 27 armes sont en dépôt à ce jour. Alors que 2600 armes d’ordonnance circulent dans le canton.
Pourtant, le Conseil d’Etat considère qu’il a «mis en œuvre tous les moyens qui sont de sa compétence» et sollicite le classement de la motion socialiste. «C’est faux, le canton doit remettre l’ouvrage sur le métier, par exemple en mettant en place un registre cantonal exhaustif des armes en circulation sur le territoire neuchâtelois», a suggéré Monika Maire-Hefti. «Aujourd’hui, seul un tiers des armes en circulation sont répertoriées. C’est impensable!»
Appel balayé
Mais son appel n’a pas été entendu. Le député PLR Yvan Botteron a notamment rappelé toute la difficulté de se rendre à l’arsenal durant les heures d’ouverture, d’aller y chercher son arme pour effectuer des tirs obligatoires et de la ramener durant les mêmes heures d’ouverture. Au final, la gauche, pourtant majoritaire au Grand Conseil, n’a pas pu empêcher le classement vertical de la motion socialiste, par 52 voix contre 51. Le conseiller d’Etat Laurent Kurth a toutefois assuré que le Gouvernement «continuerait de réfléchir à cette question».