Question à 99fr.95: où trouve-t-on réunis une pomme de douche à lumière changeante, un parapluie transformable en bouteille, une horloge faite avec des fourchettes et un siège de WC imprimé léopard?
Au Musée d'ethnographie de Neuchâtel? Presque: dans le catalogue Vedia, qui tombe chaque saison dans votre boîte aux lettres et que votre petit consommateur malléable feuillette avec passion. Cet assemblage hétéroclite, si vous n'y aviez mis le holà, se serait d'ailleurs assez vite retrouvé dans votre appartement. Le bon goût, constatez-vous, n'est pas une science exacte.
Comment lui expliquer, dans l'euphorie des vacances, que ce cheval cabré taillé dans une pierre du Vésuve, non, dans le salon, ça le ferait pas... Ou que ce Colisée qui clignote sur un tableau en 3D, même dans sa chambre à lui, même avec son propre argent de poche, c'est exclu.
Le premier pas vers l'harmonie, martelez-vous, c'est la sim-pli-ci-té. Le pull uni, d'accord, celui avec des motifs qu'on dirait des taches de peinture, c'est non (vous l'avez quand même acheté dix jours plus tard, mais il était au quart du prix). Et JAMAIS vous ne lui avouerez cet éternel regret: n'avoir pas pu vous offrir, dans ce même catalogue Vedia (mais il y a trente ans de cela), ces petits personnages en stuc qui passaient du rose au bleu selon l'humeur de la météo.
«Le kitsch, c'est le mauvais goût des autres», disait Jacques Hainard, l'ancien boss du musée précité. Vous voilà rassurée. Et puis cette pomme de douche, elle est plutôt sympa... Non?