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Où le principe de précaution, censé protéger la population, sert les intérêts des lobbies

24 août 2010, 09:56

En révélant que cinq des onze experts du comité d'urgence qu'elle a mis sur pied durant la pandémie de la grippe H1N1 ont collaboré avec l'industrie pharmaceutique, l'OMS confirme son manque d'indépendance face aux lobbies. Elle a beau nier toute collusion entre sa mission et les intérêts des pharma, le mal est fait, le monde entier a le sentiment d'avoir été grugé. La faute au principe de précaution, comme on l'a souvent entendu, qui a été appliqué à la lettre?

Prenons le cas inverse des OGM, où l'industrie n'a pas intérêt à le voir appliquer. Aux Etats-Unis notamment, où les OGM font partie de l'alimentation quotidienne, ce principe entériné en 1992 dans la Convention de Rio n'entre même pas en ligne de compte, Monsanto ayant réussi à imposer dans la législation fédérale - reprise par de nombreux pays - le «principe d'équivalence en substance» des OGM. Ainsi, un maïs bio et un maïs OGM sont considérés comme strictement identiques et les distinguer revient à discriminer ce dernier. En tant que second plus gros grenier au monde, Monsanto rêvait d'imposer ses OGM au Brésil. Un moratoire l'en empêchant en vertu du principe de précaution, l'entreprise a distribué illégalement des semences OGM aux producteurs. Lorsque la contamination des cultures a été telle qu'il n'a plus été possible de faire marche arrière, le gouvernement a été contraint de les légaliser, entre autres pour satisfaire les exigences d'étiquetage de l'Union européenne. La faute au principe de précaution? A se tromper de cible, on pourrait tous le payer très cher un jour...

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