Nicollier met le CSEM sur orbite

C'est fait: Claude Nicollier a pris hier les commandes du CSEM. L'astronaute et physicien vaudois s'est dit hier «très honoré» de cette nomination. Il succède à François L'Eplattenier, qui a remis son mandat de président après dix ans. Et qui a porté haut la bannière microtechnique du CSEM. «Il faut toujours cesser une activité quand on a encore envie de l'exercer»: François L'Eplattenier a transmis hier à Claude Nicollier les rênes du CSEM (Centre suisse d'électronique et de microtechnique) après un bail de dix ans. «Mais je suis très fier d'avoir un successeur aussi prestigieux», a indiqué le président sortant, qui a été à l'origine, avec le directeur Thomas Hinderling, de la croissance spectaculaire de l'institution. Claude Nicollier s'est dit quant à lui «très honoré de cette nomination», avant d'être longuement applaudi par les actionnaires, réunis en assemblée générale.

10 juin 2007, 12:00

Déjà membre du conseil d'administration du Swatch Group, et professeur à l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, l'astronaute et physicien prendra sa nouvelle fonction très à c?ur. «Je ne défendrai pas davantage les intérêts du Swatch Group que ceux de l'EPFL», confie-t-il, précisant toutefois que c'est Nicolas Hayek qui l'a sollicité pour ce mandat. «Je servirai le public, les actionnaires, les places de travail et la réputation d'excellence de la Suisse.»

Claude Nicollier n'a pas encore défini de stratégie particulière: «C'est encore trop nouveau, mais le CSEM travaille sur de nombreux projets extrêmement intéressants, dans le domaine spatial, bien sûr, mais aussi dans les technologies de l'environnement.»

Quant à savoir s'il n'est pas difficile de s'enthousiasmer pour des projets terre à terre lorsqu'on a touché les étoiles, le seul astronaute suisse secoue la tête: «Ma vie est bien remplie, je peux partager mes expériences avec des étudiants et c'est très gratifiant. C'est une sorte de retour à la base, qui me permet de découvrir comment se créent les systèmes destinés à atteindre certains objectifs dans le domaine spatial.»

Le CSEM va d'ailleurs largement renforcer ses activités dans le domaine spatial, puisqu'une nouvelle division sera bientôt créée avec l'intégration d'une partie de l'Observatoire neuchâtelois. Dix-neuf collaborateurs s'ajouteront aux effectifs croissants du centre neuchâtelois, qui emploie plus de 300 personnes.

Les divisions du CSEM vont se multiplier, puisque deux nouvelles entités vont voir le jour tout prochainement, l'une à Bâle, l'autre aux Grisons. La croissance se précise également à l'étranger: la nouvelle unité brésilienne du centre neuchâtelois a été fondée. Une quinzaine de chercheurs brésiliens viendront d'ailleurs à la fin du mois à Neuchâtel pour s'y former.

Reste un bémol: contrairement à ce qui était prévu, le subside de la Confédération n'a pas été transféré au budget des EPF, comme c'était prévu, pour la période 2008-1011, a annoncé François L'Eplattenier. Il n'a pas caché l'avoir découvert avec surprise. «Mais le partenariat avec l'EPFL permettra de défendre nos intérêts à Berne avec plus de poids.»

Et aussi, désormais, avec l'expérience de l'apesanteur... / FRK