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Neuchâtel: la demande pour les invendus alimentaires est à la hausse

L’association Un jour sans faim, qui distribue des invendus alimentaires à Neuchâtel, est davantage sollicitée durant la pandémie. Les indépendants en difficulté grossissent les rangs des demandeurs.

09 avr. 2020, 15:00
Yolande Liechti, l'une des responsables de l'association Un jour sans faim, avec un masque, en train de préparer un lot de légumes invendus.

Pour l’association Un jour sans faim, qui distribue des invendus alimentaires à Neuchâtel, «c’est la croix et la bannière en ces temps de pandémie!»

Yolande Liechti, l’une des responsables, explique qu’elle et ses collaborateurs doivent jongler avec des effectifs réduits, alors que les appels à l’aide sont en hausse.

L’équipe installée à la rue Mille-Boille 2 est très amincie, du fait de l’application des principes de précaution recommandés pour éviter la propagation du Covid-19. «Nos bénévoles âgés de plus de 65 ans, considérés comme des personnes à risques, doivent rester à la maison. Par ailleurs, nous ne pouvons pas être plus de cinq en même temps dans nos locaux.»

Liste d’attente

Les sollicitations ont parallèlement pris l’ascenseur, parce que des indépendants ayant dû cesser leur activité du jour au lendemain sont venus grossir les rangs des demandeurs.

«Il y a actuellement une bonne quinzaine de nouvelles demandes à traiter sur la liste d’attente. Pour une question d’équité, il s’agira donc prochainement de renoncer à aider certains bénéficiaires pour tendre la main à d’autres.»

Ce tri ne se fera pas de gaieté de cœur. «Si nous recevions davantage d’invendus alimentaires, nous pourrions satisfaire plus de monde.» D’où viennent ces invendus? «Uniquement de Manor, à Marin.» A bon entendeur…

La liste des personnes dans la nécessité s’est allongée. Photo: David Marchon

Pour tenir un peu

Parmi les nouveaux bénéficiaires, il y a Stéphanie Walther Domon, 41 ans. Coiffeuse, elle exerce dans son propre salon au Landeron. «Divorcée et mère de trois enfants, je peux payer une grosse partie de mon loyer et quelques factures grâce à la pension versée par leur père.»

Mais il ne lui reste qu’un petit budget pour les courses. Donc, en attendant le soutien des diverses assurances (AVS, chômage, perte de gain) qui vont, espère-t-elle, entrer en jeu pour aider les indépendants, elle recourt à l’aide fournie par Un jour sans faim. «Parce que je vois mon compte bancaire baisser à grande vitesse. A ce rythme, je ne vais pas tenir longtemps. Tout au plus jusqu’à la fin du mois.»

Association en péril

Au sein de l’association aussi, on se demande jusqu’à quand il sera financièrement possible de continuer à fonctionner. «Attenante à notre centre d’entraide alimentaire, notre boulangerie reste ouverte, en respectant les consignes de sécurité. Nous y vendons des produits frais de la veille fournis par plusieurs commerces régionaux, ainsi que des légumes.» 

En revanche, la partie café a dû être fermée. Or les revenus découlant de cette activité permettaient de payer les frais. «Sans ces entrées supplémentaires ces prochains mois, notre avenir est prétérité.»

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